Astérix, Tintin, Lucky Luke, le Petit Nicolas, Iznogoud, Blueberry, Largo Winch, Boule et Bill, Titeuf, ou encore Lou, c'est fait. Presque tous les best-sellers de la bande dessinée française ont été adaptés au cinéma. Mais n'allez pas croire que la déferlante va s'arrêter pour autant. Les sites spécialisés fourmillent d'annonces de levée d'option d'un studio pour une BD, qui a certes trouvé son public, mais qui n'est jamais passée entre les mains de Tata Simone (mais si vous, savez bien, celle qui vous a offert Le guide de la trentaine en BD l'année dernière). Pop Up' vous explique pourquoi on n'a pas fini de voir des petites bulles sur les grands écrans.
1Le cinéma a besoin de scénarios frais
Vivier longtemps inexploité, la BD franco-belge est devenue le réservoir à scénarios d'une industrie qui peine à sortir du cadre étriqué de la comédie-de-trentenaires-dépressifs-parisiens-qui-campent-sur-les-terrasses-des-cafés-à-refaire-le-monde. Les droits d'œuvres aussi diverses que Mauvais Genre, de Chloé Cruchaudet (l'histoire d'un déserteur de la première guerre mondiale qui se déguise en femme pour ne pas retourner au front), La Brigade chimérique (l'histoire des super-héros français qui disparurent mystérieusement après la seconde guerre mondiale) ont été achetés par des studios ou encore Seuls, Tamara, Spirou et le Petit Spirou ou du Combat ordinaire... ont trouvé preneur.
2C'est tout bénéfice pour les éditeurs
Du côté des éditeurs, avoir une adaptation au cinéma - même mauvaise - permet de toucher le jackpot. Les ventes des Lucky Luke ont grimpé de 20% pendant la période d'exploitation du film, alors qu'aucun nouvel album n'était sorti. Encore mieux pour Boule et Bill, avec une hausse de 60% des ventes grâce à un nouvel album judicieusement lancé en même temps que le film.
3Les fans ne sont pas des vieux nostalgiques intégristes
Toutes ces BD sont relativement récentes, ont l'avantage d'avoir bien marché, et ne sont pas accompagnées par une cohorte de fans intégristes à vous décourager tout projet d'adaptation. C'est sans doute pour ça que Blake et Mortimer est le dernier monument à ne pas avoir été adapté au cinéma. Ce n'est pas faute d'avoir essayé, la tentative la plus aboutie remontant à 1983 avec un pilote un rien kitsch. Le retour de Gaston Lagaffe sur grand écran suscite déjà une forte hostilité de la part des fans, même si rien n'a encore filtré sur le casting ou le scénario.
Méfiance tout de même : en 2002, on annonçait un Bob Morane avec Vincent Cassel, l'arrivée de Thorgal au cinéma, un remake de Barbarella avec Drew Barrymore... Autant de projets qui n'ont jamais vu le jour. Mine de rien, il est beaucoup plus facile de mener des projets ambitieux sur papier que sur pellicule.