Dans le monde merveilleux du 21eme siècle, notre police serait très moderne et la justice à la pointe de la technologie : mieux qu’un film de science fiction ? Tout le contraire. Leurs outils informatiques ne marchent pas et coûtent toujours plus chers. Enquête sur ces logiciels d’Etat qui font scandale
Le premier logiciel concerne les écoutes téléphoniques : la plateforme nationale des interceptions judiciaires, la PNIJ intercepte 12 000 conversations par jours. A Toulouse un policier accepte de nous dévoiler quelques images de ce logiciel “secret défense”, et surtout ses anomalies nombreuses :
La liste est très longue : conversations hors service ou effacées, parasites audios entendus par les suspects, décalage de 30 sec à 1 min entre la conversation et les écoutes...
“ça met en danger les collègues sur le terrain" nous explique un fonctionnaire de police. Encore plus incroyable : la chancellerie nous le confirme, impossible de géolocaliser les abonnées d’un des grands opérateurs de téléphonie...10 ans de nouvelles versions et de mises à jours : la PNIJ est un fiasco couteux : il atteindra 182 millions d’euros en 2018, malgré les alertes de la Cour des comptes qui cible également 6 logiciels du ministère de la justice aux noms doux et poétiques Cassiopée, Harmonie, Astrea... au total 461 millions d'euros !
Au tribunal de Grande Instance d'Aix-en-Provence Cassiopée est défavorablement connue des services du Substitut du procureur. Des procédures non enregistrées, des déconnexions intempestives, des anomalies dans les procès verbaux". Le logiciel centralise tous les parcours judiciaires des mis en cause, et les critiques des magistrats
Pour le rapporteur du budget de la justice le problème de tous ces logiciels vient de la chancellerie à cause d'un mauvais pilotage et des cahiers des charges mal définis...
Contacté le ministère de la justice assure que les bugs seront bientôt réparés. A l'oeil, on espère qu'on a bien entendu et qu'il n'y avait pas de fritures sur la ligne.