Les parlementaires obligés de licencier leurs proches … mais certains jouent les prolongations !

Avant le parlement c’était un peu comme une maison de famille. Députés et sénateurs pouvaient travailler avec leurs conjoints, avec leurs enfants. La politique en famille c’est désormais illégal ! Pourtant certains jouent les prolongations.

Depuis le 15 septembre, la loi pour la confiance dans la vie politique interdit à un député ou à un sénateur d’employer comme collaborateur parlementaire son conjoint / son partenaire, ses parents ou ses enfants. Emmanuel Macron en a même fait une séquence de communication en direct à la télévision !

Certains députés appliquent déjà la loi : Patrick Vignal embauchait sa fille Maryll en CDI : il l’a licenciée. Thierry Solère, questeur à l’Assemblée a également congédié sa femme. Mais d’autres font de la résistance ! Avec l’aide de Projet Arcadie, nous avons comptabilisé au moins 20 députés et 21 sénateurs qui travaillent toujours en famille !

Parmi eux François-Michel Lambert, pourtant député La République en Marche des Bouches-du-Rhône. Licencier sa compagne Marjorie, depuis 5 ans en CDI… Il n’y arrive pas. Impossible de trouver meilleure employée selon lui. Il nous confie : «Je ne peux pas me permettre de mobiliser mes collaborateurs quand ils sont en vacances en week-end ou à 22 heures, ce que nous nous permettions de faire avec Marjorie.»

La loi prévoit que les retardataires ont encore trois mois pour se mettre en règle : le temps des préavis de licenciement. Un petit sursis dont certains ne vont pas se priver ; pas question de ne pas utiliser ce délais ! Hervé Maurey, sénateur centriste de l'Eure, nous explique : «Je vais utiliser pleinement les délais dont je dispose, je ne vois pas pourquoi je devrais anticiper une décision législative que je trouve absurde et démagogique.»

Une loi à peine promulguée que certains pensent déjà contourner. Dans le journal Sud Ouest, Daniel Laurent,  sénateur LR de la Charente-Maritime, dévoile sa combine : il emploie sa fille Vanessa. Corinne Imbert une autre sénatrice LR du département emploie elle aussi sa fille Stéphanie. L’idée originale de Daniel Laurent : échanger leurs filles pour créer un cabinet commun.

Manque de chance Stephanie Imbert n’est pas d’accord ! Dans un tweet elle explique : «J’envisage bien autre chose que du bidouillage. Chacun son éthique !»

Contacté, Daniel Laurent assure qu'il a été mal compris et que cela n’est pas son intention ! Si toutefois il n’avait pas renoncé à son projet, il lui reste trois mois pour trouver un collègue qui accepte sa proposition.

Publié par L’Œil du 20 heures / Catégories : Non classé