Cabinets ministériels : pas plus de dix ! Qui ne respecte pas la règle ?

Les cabinets ministériels, désormais, c’est comme pour les voitures : il y a un nombre maximum de personnes autorisées. Mais, dans certains ministères, on a trouvé des petites astuces pour dépasser la limite réglementaire. Comment font-ils ? L’Œil du 20 Heures vous explique.

Depuis le premier conseil des ministres, le 18 mai dernier, c’est obligatoire, prévu par décret. Le cabinet d’un ministre ne peut comprendre plus de dix membres. Une règle respectée dans la plupart des ministères. A l’agriculture, on a compté, ils sont bien dix. A la culture, même chose : ils sont dix.

Transfert vers l'administration

Chez Bruno Le Maire, aux Finances, officiellement, ils sont dix. Mais comme l’a souligné le Canard enchaîné, des conseillers supplémentaires arriveront bientôt. L’astuce : ils seront embauchés par l’administration et pas par le cabinet du ministre. On a ainsi pu identifier une fiche de poste dans laquelle la direction du Trésor souhaite recruter un ou une «animatrice de réseaux sociaux» affectée au service qui «réalise les actions de communication pour les cabinets ministériels et les directions».

Seront aussi embauchés un porte-parole du ministère ou une personne pour rédiger les discours des ministres. Nous avons joint l’un de ces conseillers, embauchés par l’administration, il souhaite rester anonyme. Il nous explique :
«Je travaille à la direction générale du Trésor. Elle est sollicitée par le cabinet pour les interventions du ministre.
- Avant, les discours n’étaient-ils pas rédigés par les membres du cabinet ?
- De fait si, mais c’était à une époque où les cabinets avaient 40 personnes.»

A Bercy, dans l’entourage du ministre, on reconnaît le procédé, mais on préfère voir le verre à moitié plein : «On passe de 70 conseillers à 25, même si on en recrute dix autres en CDD dans l’administration, ce sera toujours moins qu’avant !»

Cabinet «bis»

Au ministère de l’Intérieur, Gérard Collomb, lui, a tout simplement créé un cabinet bis. Au total, neuf personnes supplémentaires : des conseillers gendarmerie ou police qui, avant, pour certains, faisaient partie du cabinet du ministre. Contacté, le ministère explique avoir besoin d’une équipe dédiée à la gestion de crise, impossible à intégrer dans un cabinet réduit à dix conseillers.

Et à l’Elysée, a-t-on baissé le nombre de conseillers ? Au début de son quinquennat, François Hollande en avait 41. Aujourd’hui, Emmanuel Macron en compte 53. C’est 12 de plus ! A la présidence, leur nombre n’est pas limité. A l’Elysée, on tient à nous rassurer. On nous précise que pour faire des économies quelques conseillers sont partagés avec Matignon !

 

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