Parvenir à l’Assemblée nationale, c’est bien! Mais pour faire passer ses idées ou ses propositions mieux vaut en maitriser les règles! Et certains sont encore en phase d’apprentissage...
Se plier aux us et coutumes de l’Assemblée, à la solennité du lieu, cela s’apprend doucement… quelque tutoiement échappé “vas y… allez y, M. Maillard” se reprend l'un des vices-présidents de l'Assemblée nationale à l'adresse du député LREM... Sylvain Maillard, qui au cours de son intervention hésite, regarde sa fiche... "je n'arrive plus à me relire" s'excuse-t-il. Prendre la parole dans l’hémicycle demande aussi un peu de pratique. Première séance publique au perchoir pour la vice-présidente Danielle Brulebois, un peu perdue dans le déroulé de la séance, heureusement un administrateur est là pour l'épauler... "Mes chers collègues, je voudrais vous remercier, c'était ma première séance... c'est toujours compliqué de concilier l'écoute et la souplesse avec un règlement d'Assemblée nationale mais je vous remercie pour votre compréhension et votre bienveillance", conclut-elle.
Des premiers pas en tâtonnant… parfois, avec quelques conséquences! Le 6 juillet dernier, premier vote dans l’hémicycle, à l’ordre du jour la prolongation de l’état d’urgence! “Le scrutin est ouvert" annonce le Président de l'Assemblée nationale, "le scrutin est clos” lance-t-il à peine cinq secondes plus tard. Brouhaha dans l’Assemblée, 37 députés distraits ont raté le coche “Quoi? Vous n’avez pas eu le temps d’appuyer sur le bouton?” demande, un peu amusé, le président!
Micro coupé
Avec François de Rugy, en séance, ça ne traine pas ! Autre règle sur laquelle le président de l’Assemblée ne transige pas: les questions au gouvernement, c’est deux minutes par personne, pas plus! Eric Coquerel, député de la France insoumise l’a appris à ses dépends: M. De Rugy l'interrompt "merci M. Coquerel” micro coupé! Il n'a pas eu le temps de finir de poser sa toute première question.
Même sanction pour les ministres! La première réponse de Marlène Schiappa... nous n’en connaitrons pas la fin! “Le principe de la séance de questions au gouvernement, c'est que ce soit assez dynamique. Lorsqu'on a une question préparée, c'est très facile de la calibrer pour qu'elle ne dépasse pas deux minutes", explique François de Rugy, qui en est à son troisième mandat de député.
Si certains se voient couper le micro, d’autres en oublient qu’il reste parfois allumé. En fin de séance, la présidente en marche de la commission des lois croit chuchoter avec son collègue… raté! On l'entend clairement tacler ses collègues : “Attends, on a une responsable de texte qui est inexistante, c'est comme si elle était à Nouméa sur une chaise longue. Naïma elle fait ce qu'elle peut. Et on a un groupe qui dort, qui ne sait pas monter au créneau, qui est vautré." De quoi alimenter les critiques sur son propre groupe!
424 députés ont fait leur entrée à l’Assemblée nationale. Ils ont 5 ans pour devenir... comme leurs prédécesseurs... des professionnels du Palais Bourbon!