En campagne, ils ont défendu leurs propres mesures économiques ou celles de leur champion. Désormais, à leur poste au gouvernement, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, venus des rangs des Républicains, devront parfois faire l’inverse de ce qu’ils proposaient.
Candidat à la primaire de la droite, Bruno Le Maire avait tout un programme : un contrat présidentiel de mille pages! Sur la CSG, la contribution sociale généralisée, voici ce qu’il prévoyait: « je propose la baisse de la CSG car c’est rendre de l’argent aux Français ». Mais le nouveau ministre de l’économie pourrait finalement faire tout le contraire car Emmanuel Macron a fait un autre calcul: « j’enlève un peu plus de 3,1 points de cotisations. Et de l’autre côté, j’augmente la CSG de 1,7 points» déclarait-il en décembre dernier.
Quant à l’ISF, l’impôt de solidarité sur la fortune, Bruno Le Maire proposait de le supprimer : “Moi j’ai proposé la suppression de l’ISF pour récompenser le risque” précisait-il. Emmanuel Macron, lui, veut le garder mais le modifier: « je transforme l’ISF en impôt sur la rente immobilière » proposait l’ancien candidat En Marche au micro de France inter!
Comme Bruno Le Maire, Gérald Darmanin a jadis défendu la mesure phare de François Fillon : supprimer 500 000 postes de fonctionnaires! « Il y aura des postes de fonctionnaires en moins et c’est nécessaire. Aujourd’hui si on supprimait ces 500 000 postes on serait à peu près à ce qu’on était sous Alain Juppé quand il était Premier Ministre » expliquait l’ex-secrétaire général adjoint du parti Les républicains. Mais à son poste, le fraîchement nommé ministre de l’action et des comptes publics devra freiner des quatre fers : Emmanuel macron veut 120 000 postes en moins sur 5 ans, 4 fois moins !
Au rayon des points communs entre le président et ses deux ministres: le renforcement de la lutte contre la fraude sociale ou encore la baisse de l’impôt sur les sociétés. La feuille de route s’annonce sinueuse.