Retoucher des photos, c’est un jeu d’enfant! Quelques clics et les silhouettes sont affinées, les visages transformés. Mais avait-on vraiment besoin d’utiliser ces logiciels pour Claudia Cardinale sur la dernière affiche du festival de Cannes ?
En 1959, la star italienne Claudia Cardinale, icone du cinéma, est photographiée dansant sur un toit à Rome. Le cliché est aujourd’hui repris sur l’affiche du festival de Cannes et au passage, l’actrice, 21 ans à l’époque, a été retouchée : des mèches de cheveux ont disparu, son bras est amaigri, sa taille amincie. Ses cuisses sont affinées et ses pieds, rétrécis. Claudia Cardinale est passée au bistouri numérique! Un scandale pour l’association Osez le féminisme, qui dénonce un culte de la minceur: « Cette femme, elle n’existe pas, elle est irréelle. Ça donne aux autres femmes des standards de beauté, des canons et des objectifs inatteignables et irréalisables “ explique Marie Allibert, porte-parole de l’association.
Alors pourquoi ces retouches? Au festival de Cannes pas de réponse. C’est Claudia Cardinale elle-même qui tente d’apaiser la polémique, via un communiqué : "Cette image a été retouchée pour accentuer cet effet de légèreté et me transpose dans un personnage rêvé (...). Féministe convaincue, je n'y vois aucune atteinte au corps de la femme.”
L’actrice italienne n’est pas vexée. Mais ce n’est pas le cas pour toutes. En 2004, Keira Knightley n’apprécie pas sa nouvelle poitrine, sur l’affiche du film le roi Arthur: « Ils retouchent toujours mes seins! (...) Et quand je les ai vus, je me suis dit (...) quitte à faire des seins imaginaires, qu’ils soient jolis au moins! » dit-elle.
Quand l’actrice américaine Kerry Washington se découvre, elle, en une d’un magazine, photo retouchée, voici sa réaction: “c’est étrange de regarder une photo de moi-même qui est différente de ce que je vois quand je me regarde dans un miroir. C’est un sentiment désagréable.”
En France, une loi devrait bientôt obliger à préciser dans les magazines si les photos des mannequins sont retouchées. La fin peut-être d’un monde imaginaire.