Pendant les Oscars, les actrices s’élèvent pour faire valoir leurs droits, à l'image de Patricia Arquette qui s'était élevée pour réclamer l'égalité des salaires entre les hommes et les femmes à l'occasion de la cérémonie des Oscars en 2015. Il ya quelques mois, c'était au tour de Nathalie Portman de s'offusquer contre Hollywood et ses "films qui parlent d'hommes blancs".
Nous avons analysé les scénarii de 40 films postulants à la sélection des Oscars 2017. Parmi ces films, il y en a un qui a attiré notre attention : le dernier Star Wars. Sur l’affiche, l’héroïne est au premier plan. Mais côté dialogues on est loin du compte. Sur l’ensemble du film, les hommes monopolisent 83% des dialogues, seulement 17% pour les femmes.
Au total, sur les 40 scénarii analysés, 63% des dialogues reviennent aux hommes, 37% aux femmes. La palme d’or de la parité revient aux films pour enfants, Kubo et Zootopie. Pedro Almodovar, avec “Julieta” fait la part belle aux femmes, 77% des dialogues sont féminins.
1 femme réalisatrice sur 24 hommes réalisateurs
Mais pourquoi les femmes sont-elles si peu représentées dans les films ? Un laboratoire américain a analysé le temps de présence des femmes à l’écran. Selon la directrice de l’Institut, c’est parce que les hommes sont majoritairement derrière la caméra : "Quand il y a une scénariste ou une réalisatrice, nous avons constaté une hausse de 10% de la présence des femmes à l’écran."
D’après une étude de l’université Annenberg en Californie faite sur ces 10 dernières années. Pour 24 hommes réalisateurs, il n’y avait qu’une femme réalisatrice. Or pour la scénariste Fanny Herrero qui a créé la série "Dix pour Cent", les réalisateurs offrent moins de rôles aux femmes.
Nous avons contacté les studios Hollywoodiens pour leur soumettre nos calculs, seul le studio Warner Bros nous a répondu après la diffusion de notre reportage. Une nouvelle intiative visant à "promouvoir les talents sous-représentés" a récemment été annoncée.
Moins de femmes à l’écran que les hommes, la tendance pourrait bien s’inverser. En 2015, les films portés par des héroïnes ont rapporté 16% de plus, en moyenne, que ceux où les premiers rôles étaient joués par des hommes.