Il existe en France une cagnotte réservée aux handicapés, censée faciliter l’insertion des personnes à mobilité réduite dans la fonction publique. De l’argent public, mis de côté par l’Etat pour les aider au quotidien. Sauf que quelqu’un pioche dans la caisse. Devinez qui? L’Etat lui-même ! Et ça fait cinq ans que ça dure ! Cette cagnotte c’est le “FIPHFP” - le fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique. Si les administrations emploient moins de 6% de travailleurs handicapés elles payent une amende, qui alimente la cagnotte.
126 millions d’euros récoltés en 2015
En 2015, 126 millions d’euros ont été récoltés ! Une jolie cagnotte si l’Etat arrêtait de piocher dans la caisse ! Les membres du comité de gestion du FIPHFP sont scandalisés que l’argent serve à financer des projets qui ne concernent pas les handicapés. Par exemple, 174 millions d’euros pour financer les contrats d’avenir de François Hollande ! Cette année, 30 millions d’euros pour embaucher des vigiles dans les universités ! Au total, en 3 ans, 300 millions d’euros dépensés dans des projets sans rapport avec le handicap ! Faut-il en conclure qu’il n’y a plus besoin de cet argent pour l’insertion des handicapés? Pas vraiment ! Nous avons accompagné Alice, dans son université, à Paris. Nous avons constaté que rien n’est vraiment adapté pour elle. Pour accéder aux salles de cours, une seule solution : les ascenseurs, souvent en panne. Pas très pratique pour arriver à l’heure en cours. Alice ne peut pas se déplacer seule dans l’université. Manque de chance, sans porte automatique, elle est obligée de se faire accompagner. Récemment la fac a fait quelques travaux, mais pas les plus utiles pour le quotidien d’Alice.
Le handicap « pas une priorité »
Alors si on a vraiment besoin de cet argent pour aider les handicapés, comment expliquer qu’il serve à autre chose? Réponse de Bercy : “Il était important de financer de nouvelles priorités de l’Etat face à la situation économique et à la menace terroriste . Il a alors été convenu de jouer la solidarité entre ces budgets”. Pour rendre accessibles toutes les universités, cela coûterait 450 millions d’euros ! Les handicapés sont priés de patienter.