En politique, lorsqu’on s’habille le matin il faut savoir bien choisir sa veste. L’Oeil du 20h a enquêté sur ces élus républicains qui changent de courant comme de chemise.
Il y a d'abord ceux qui l’ont retourné au gré des modes vestimentaires. En automne 2010, Christian Jacob, le président à l’Assemblée du groupe Les Républicains, jure, le doigt sur la couture, que Jean-François Copé est taillé pour le job : "Je considère qu’il fait partie des gens qui ont tous les espoirs permis pour 2017. C’est une valeur sûre de notre majorité".
Pourtant, quelques années plus tard, il décide de soutenir Nicolas Sarkozy comme candidat à la présidence de la République. De quoi énerver Jean-François Copé qui s’étrangle dans un tweet de la défection de son fidèle lieutenant.
Rude semaine ! Après Sarko à Châteaurenard et Jacob mon ami de toujours qui part chez Sarko. Chirac, toi qui as vécu ça en 1995, aide moi !
— Jean-François Copé (@jf_cope) August 22, 2016
Le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, est également un adepte du changement de costume. Dans un entretien à Valeurs Actuelles en 2014, ce dernier avait pris position pour Fillon : "J’ai de l’affection pour Nicolas Sarkozy mais je considère que, pour 2017, le meilleur pour devenir président de la République, c’est François Fillon". Mais ça, c’était avant que Nicolas Sarkozy ne se déclare candidat à la primaire. Depuis, il a remis l’uniforme. Nous l’avons contacté. Il assure : " J’ai toujours soutenu Nicolas Sarkozy quand il était candidat. J’ai soutenu François Fillon face à Jean-François Copé. J’aurais jamais soutenu François Fillon face à Nicolas Sarkozy".
Même si les derniers sondages le donnent derrière Alain Juppé, les ralliements à Nicolas Sarkozy se font presque au rythme d’un par jour. Mais pour certains, rallier c’est un peu renoncer. François Baroin, le sénateur de l'Aube estimait il y a un an qu'il n'y aurait "rien de pire que de faire une loi" pour interdire le port du voile à l’université. Ce qui ne l'a cependant pas empêché de rejoindre Nicolas Sarkozy le 5 juin dernier, l’ancien président de la République qui souhaite une loi interdisant le port du voile à l’université.
Plus surprenant, Pierre Lellouche, le député de Paris a enfilé deux vestes en même temps. En avril 2016, il a offert son parrainage à François Fillon. Mais surprise à la fin de l’été, il apparaît au défilé des soutiens de Nicolas Sarkozy. Nous l’avons contacté. Il affirme que c’est un désaccord profond qui l’a fait changer d’avis. La bataille des ralliements ne fait que commencer et certains pourraient encore changer toute leur garde robe.