Le glyphosate en vente libre en Europe, stop ou encore ? Faut d'avoir tranché, l’Europe a prolongé de 18 mois l'autorisation de la substance active du célèbre désherbant Roundup. Au cœur de la controverse entre industriels et ONG, les études scientifiques censées trancher le débat sur la dangerosité de la molécule. Sur ce point, la commission européenne a une position très contradictoire. Côté face et officiellement, elle demande aux industriels de publier l’intégralité de leurs études qui révèlent le secret de fabrication du glyphosate. Côté pile, l’Europe refuse depuis 2011 aux ONG d’accéder aux données sur la composition du Roundup au nom du respect du secret industriel. Cherchez l'erreur !
"La publication des études [...] serait bénéfique pour la société"
Sur le dossier glyphosate, à Bruxelles il y a un homme qui veut la transparence totale. Cet homme, c’est Vytenis Andriukaitis, le commissaire en charge de la santé. Début avril, voilà ce qu’il demandait aux producteurs de glyphosate : “Je crois que la publication de l’ensemble de vos études [...] serait bénéfique pour la société.”
Pourtant quand il s'agit de donner l'accès des études aux ONG, la Commission européenne freine des quatre fers. En octobre 2013, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) donnait raison à deux ONG écologistes - Greenpeace et le Pesticide Action network - pour lever le secret des affaires sur 6 des 14 études des industriels. La Commssion a fait appel de la décision.
Quant aux industriels, ils ont proposé leur version de la transparence. Ceux qui veulent consulter les études peuvent le faire avec un bémol, les données scientifiques principales ont été supprimées. Comme quoi, le glyphosate ne fait pas disparaître que les mauvaises herbes.