Le fiasco du système d’écoute de la Justice

Dans la police, c’est comme ailleurs, les bijoux technologiques peuvent décevoir. Mais lorsqu’il s’agit d’écoutes téléphoniques et d’enquêtes, quand il y a friture sur la ligne, c’est fâcheux.  Pour lutter contre le trafic de drogue, le banditisme ou encore le terrorisme, l’Etat s’est doté d’un système révolutionnaire en mars 2014, caché dans un bunker ultra sécurisé de l’entreprise Thalès, à dix mètres de profondeur. C’est un logiciel d’écoutes judiciaires, la PNIJ, pour Plateforme Nationale des Interceptions Judiciaires.

Le problème, c’est que si l’outil est fiable et robuste en apparence, qu’il peut résister à un crash aérien et aux crues, il n’a jamais résisté aux bug ! Excédés, les enquêteurs ont fait remonté dans une lettres les lacunes du logiciel au ministère de l’Intérieur en mars dernier.

La double facture

Et si la PNIJ dysfonctionne, en plus, elle coûte cher. Selon le dernier rapport de la Cour des comptes les 17 millions d’euros de budget initiaux appartiennent au passé. La mise en place laborieuse de la PNIJ a fait flamber son coût. D’autant plus que l’Etat paye une double facture : celle de la PNIJ, qui ne fonctionne pas, et celle présentée par les opérateurs privés qui assurent donc les écoutes judiciaires.

Publié par L’Œil du 20 heures / Catégories : Non classé