Il existe un musée riche d’au moins 6 000 tableaux mais dont le grand public n'a jamais entendu parler. C'est le musée virtuel des œuvres des musées nationaux exposées ailleurs. En théorie, ces œuvres doivent être accessibles au public, mais cette règle n’est pas respectée.
La musette de François Boucher par exemple est censée être exposée au Louvre. En réalité, elle se trouve à l’Assemblée nationale, tout comme La mosquée d’Al Azhar d’Adrien Dauzat en théorie conservée à Orsay. Le Sénat non plus n'est pas en reste. Selon notre décompte, au moins 4 toiles appartenant aux musées nationaux y sont accrochées : la garnison de Huningue d’Edouard Detaille, Marine, le retour de pêche de Joseph Vernet, les Trois Grâces et l’Aire ou Junon de Charles-Joseph Natoire.
Des toiles qui ont quitté le territoire
Trois de ces toiles seraient accrochées au Petit Luxembourg, chez le président du Sénat pour être exact. On pensait pouvoir aller les admirer de nos propres yeux mais le Sénat nous a répondu de pas pouvoir donner suite à notre demande. Mais il y aussi des toiles qui ont quitté le territoire national pour partir à l’étranger, à l’ambassade de Turquie par exemple. Deux toiles de Noël Nicolas Coypel notamment ornent les murs intérieurs de l'édifice.
Pour le ministère de la Culture, la loi est pourtant respectée : les toiles sont exposées au public, une fois par an lors des journées du patrimoine. Nombre de toiles sont néanmoins toujours recherchées par les musées. En 2013, près de 400 œuvres n’avaient pu être localisées par les services du ministère, et 172 avaient fait l'objet d’un dépôt de plainte pour vol.