Crise des migrants, l'Europe en fait-elle assez ?


Pour résoudre la crise des migrants, l'Europe a décrété la mobilisation générale. Il y a un peu plus de quatre mois, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker exhortait les pays membres de l'UE à "agir, maintenant." Nous avons voulu comparer les efforts réalisés par les 28 pays membres.

Depuis un an, un peu plus d'un million de migrants ont traversé la Méditerranée. Le plan européen ne concerne qu'une petite partie d'entre eux, soit 160 000 réfugiés originaires de Syrie, d'Irak et d'Erythrée. Au bout de quatre mois, seuls 414 migrants ont été accueillis dans le cadre de ce programme. Comment l'expliquer ?

Soixante-deux personnes accueillies en France 

Premièrement, un quart des Etats-membres n'ont à ce jour prévu aucune place d'accueil pour les réfugiés de ce programme. C'est le cas de l'Autriche, la Croatie, la République-Tchèque, le Danemark, la Hongrie, l'Estonie et la Slovénie. La Slovaquie a même déposé un recours contre le plan de répartition.

Qu'en est-il de la France ? Notre pays s’est engagé à ouvrir ses portes à 30 700 réfugiés sur deux ans. Mais au bout de 4 mois, seulement 62 personnes ont été accueillies. C’est peu, mais selon le ministère de l’Intérieur, la France attend que l’Europe lui en confie plus.

Le problème se situerait donc en amont, dans ce que l’Europe appelle des “hotspots”, ces centres de répartition où sont enregistrés et orientés les migrants. Le plan européen en prévoit 11 dans les deux pays qui se trouvent en première ligne : l’Italie et la Grèce. Mais seuls quatre de ces "hotspots" fonctionnent : trois en Italie et seulement un en Grèce. Le ministre de l'intérieur grec rejette la faute sur ses partenaires européens. Il n'a pas tort. Sept pays n’ont dépêché aucun agent pour faire fonctionner les "hotspots". D’autres états se sont contentés d’envoyer des renforts qui se comptent sur les doigts d’une main : 4 pour la Belgique et seulement 2 pour la Finlande. La France, elle en a dépêché 59. Soit presque autant de réfugiés qui ont été accueillis. 

Il y a 10 jours, Jean-Claude Juncker a rappelé à l’ordre les Pays européens. Chaque semaine, 12 000 migrants supplémentaires arrivent en Grèce. Il y a urgence à ce que démarre le plan d’urgence. Car en attendant, ce sont les filières clandestines qui prospèrent.

 

 

Publié par L’Œil du 20 heures / Catégories : Non classé