En Chine, pas un film n’échappe à une force qui dépasse largement celle de n’importe quel sabre laser. Cette force, c’est celle du bureau de la censure. Et les motifs qui justifient que les fonctionnaires sortent leurs ciseaux sont assez variés.
Exemple avec Kingsman. Dans ce film américain sorti l’année dernière, 4 minutes ont été coupées dans la version chinoise. Quatre minutes pendant lesquelles le personnage principal tue des dizaines de personnes dans une église. Dans la version chinoise, le tueur sort bien son arme, mais la suite est coupée au montage. Trop violent d'après l'article 25 du règlement du bureau des médias.
Dans Skyfall, l’avant dernier James Bond, pas une seule scène de violence n’est coupée, sauf une séquence où un agent de sécurité chinois est froidement abattu par un tueur à gages. Comme si dans James Bond, tout le monde pouvait mourir, sauf ceux qui portent un uniforme en Chine. Il faut dire que les autorités sont très vigilantes quand il en va de l'image du pays.
Dans le film Pixels, une première version du scénario prévoyait que les héros de jeux vidéos abattent un pan de la Grande Muraille. Mais dans un mail interne, le représentant chinois du studio le déconseille vivement. La Chine n'hésite pas procéder à des modifications et des coupes dans les scénarios, mais en contrepartie les studios valident leur ticket d’entrée pour un immense marché qui dépassera bientôt les Etats-Unis. En effet, chaque jour, 10 salles de cinéma sont construites en Chine.