Déchéance de nationalité, la volte-face du gouvernement


Sur la déchéance de nationalité, y'a-t-il deux François Hollande ? Côté pile, nous l'avons découvert devant le congrès réuni à Versailles annonçant d'une main de fer sa volonté de "déchoir de sa nationalité française un individu condamné pour une atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ou un acte de terrorisme". Côté face, nous connaissions le député socialiste de 2010 qui fustigeait la déchéance de nationalité.

Qu'en est-il du gouvernement socialiste ? Lorsqu'en 2014 la droite proposait de déchoir de leur nationalité ceux qui partaient faire le djihad en Syrie, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve estimait cette proposition inutile : "Il n’est pas nécessaire d’ajouter des dispositions législatives à celles qui existent pour rendre le dispositif opérant. Ma position est très claire : le droit le permet ; laisser à penser dans l’opinion que ce n’est pas le cas, en proposant de nouvelles dispositions législatives, n’est pas nécessaire, sauf à vouloir instrumentaliser ce sujet à des fins politiques."

En résumé, le gouvernement - de gauche - a donc repris à son compte une mesure jugée il y a peu encore inefficace, dangereuse et inspirée par la droite, voire par l'extrême droite. Le consensus que semble avoir trouvé le gouvernement promet des débats animés à gauche car au PS, tout le monde n'a pas changé d'avis.

Publié par L’Œil du 20 heures / Catégories : Non classé