Nouveauté de la campagne pour les régionales, les programmes de tous les candidats sont consultables en ligne sur le site du ministère de l'Intérieur. L'Oeil du 20h en a profité pour passer les professions de foi au crible. Résultat, un certain nombre de promesses sont intenables.
Le parti socialiste propose par exemple “l’encadrement des loyers dans toute la région", un candidat Les Républicains promet “l’interdiction de la mendicité agressive dans les gares et dans les trains”. Problème, seul l’Etat et les communes peuvent décider d’encadrer les loyers ou d’interdire la mendicité agressive dans les gares. Les régions n’en ont pas le pouvoir.
Les promesses intenables fleurissent également dans un domaine où les régions n’ont aucune compétence : la sécurité. Un candidat Les Républicains promet par exemple “des peines d’intérêt général pour ceux qui dégradent”, sauf que prononcer des peines, c’est le rôle de la justice, pas des régions. Un candidat du parti Debout la France promet lui "l’inéligibilité à vie pour tout élu condamné par la justice". Là encore, seul un juge peut prononcer une telle sanction. Quant au Front de gauche, un candidat s’engage à mettre en place "un récépissé contre les contrôles au faciès". C'est impossible, seul le gouvernement pourrait l’imposer aux policiers.
Dans leur profession de foi, les candidats n'hésitent pas non plus à copier-coller des promesses issues de leur programme national comme Lutte Ouvrière qui veut "imposer l’interdiction des licenciements et une augmentation générale des salaires".
Enfin dans l’inventaire des promesses, il en manque une... Les impôts biensûr. Une candidate Front national promet qu’elle fera de sa région l’une des moins imposées de France. D’autres candidats frontistes proposent de baisser ou de geler les taxes régionales. La promesse sonne bien mais elle est d’une portée limitée car les régions ne votent aucun impôt. En matière fiscale, elles n’ont la main que sur la taxe sur les cartes grises.