Pour un responsable politique, un coup d’édition c’est un peu comme une élection : le succès est espéré, il est loin d’être garanti. L’Œil du 20h a fait son palmarès des meilleures ventes et il réserve quelques surprises.
En moyenne, un livre politique se vend à 8 000 exemplaires. Au-delà, c’est ce qu’on appelle un best-seller. Exceptionnellement, nous avons pu avoir accès aux chiffres de ventes compilés par deux instituts, habituellement réservés aux éditeurs. En croisant leurs données, nous avons pu obtenir le top 5 des meilleures ventes sur les 12 derniers mois.
1) Philippe de Villiers, « Le moment est venu de dire ce que j’ai vu », Albin Michel
2) François Fillon, « Faire », Albin Michel
3) Jean-Luc Mélenchon, « Le hareng de Bismarck », Plon
4) Alain Juppé, « Mes chemins pour l’école », Lattès
5) Roland Dumas, « Politiquement incorrect », Cherche Midi
Comment expliquer ces succès ? Le fait que quatre opposants politiques soient en tête des ventes n’a rien d’un hasard pour Matthieu Montchalin, chef du syndicat professionnel de la librairie. Dans le top 5 des plus mauvaises ventes, on retrouve en effet un certain nombre de livres signés par des plumes de la majorité dont un certain Jean-Christophe Cambadélis (450 livres vendus) et le député "Ecologistes!", François de Rugy (200 exemplaires).
Mais le succès en librairie n’est pas toujours l’objectif recherché. Le livre reste encore l’un des meilleurs moyens de se faire un petit coup de promotion à la télévision ou à la radio. En attendant la primaire à droite, le prochain livre qui pourrait créer l’événement serait signé Nicolas Sarkozy. L’intéressé dément tout projet mais les éditeurs seraient sur les rangs pour le faire changer d’avis.