Un pays peut-il être à la fois membre du conseil des droits de l’homme de l’ONU et pratiquer la décapitation de ses dissidents ? En nommant l’ambassadeur de l’Arabie Saoudite, Fayçal Bin Hassan Trad à la tête d’un groupe consultatif qui propose des experts chargés d’enquêter sur les violations en matière de droits de l’homme, l’ONU répond par l’affirmative.
Cette semaine pourtant, l’Arabie Saoudite se retrouve sur le banc des accusés. Ce sont justement des membres de l’ONU qui l’exhortent à renoncer à une exécution, celle d’un jeune mineur inculpé pour avoir manifesté contre le régime saoudien. Ce dernier, Ali Mohammed al-Nimr appartient à la communauté chiite et son oncle est un opposant politique. En le condamnant à mort alors qu’il était mineur au moment des faits, l’Arabie Saoudite ne respecte pas l’un de ses rares engagements internationaux en matière de droits de l’Homme. Ce soir, la vie d’Ali Mohammed Al-Nimr n’est pas entre les mains des défenseurs des droits de l'homme mais entre celles du roi d’Arabie Saoudite. Sur l’ordre d’exécuter le jeune homme, il ne manque plus que sa signature.