Hier, une manifestation des personnels hospitaliers a eu lieu devant le ministère de la Santé et nous vous parlions déjà des répercussions du manque de moyens au quotidien dans cet article. D'abord, la baisse des budgets se ressent globalement sur les salaires bien sûr, un chef de clinique à bac +11 qui fait 60 heures par semaine gagne 2700 € par mois, mais c'est un tout autre problème...
Ensuite, le manque de moyens à l'hôpital se ressent plus dans les détails. Concrètement, je n'ai encore jamais vu un patient ne pas recevoir un traitement important et cher (comme une chimiothérapie) parce que l'hôpital n'en a pas les moyens.
Pas d'attelles, pas de quoi lire les radios non plus
En revanche, mon service n'a pas le budget pour certains "dispositifs médicaux" comme des attelles pour les entorses ou des ceintures lombaires. Si un patient en a besoin au cours de son hospitalisation, on lui fait une ordonnance et sa famille va le lui acheter en pharmacie avec sa carte Vitale et son argent personnel, parce qu'il n'est pas en mesure de se déplacer. Et s'il n'a pas de famille... On galère ! Et ça, forcément, les patients ont du mal à comprendre...
Autre exemple, le négatoscope, c'est-à-dire l'écran lumineux qui permet de lire les radios, est cassé. Après des semaines de négociations, nous faisons venir les réparateurs. Mais ils n'ont rien pu faire car le modèle date de... 1969 et la pièce à changer n'existe plus. Nous regarderons donc, à l'avenir, les radios grâce au néon du faux plafond ou à la fenêtre s'il fait beau !
Et quelques antiquités...
Enfin, très concret (même si ce n'est pas médical), cette perforatrice modèle 1980 - photo ci-dessus prise lors d'une de mes gardes dans un autre service - bricolée par les internes puisque le service n'a pas le budget pour en racheter une. Vive la débrouille avec sac congélation et scotch pour que les confettis ne tombent pas par terre...