Concernant l'IVG, le débat ne date pas d'aujourd'hui. Souriez, vous êtes soignés! s'est déjà prononcé en faveur de ce droit fondamental, et nous avons raconté plusieurs anecdotes dans un sens comme dans l'autre. Voici une histoire, racontée par ma gynécologue.
Consultation de planning familial il y a quelques années.
Une patiente vient me voir pour une IVG. Je n'ai pas à juger, mais elle ne cache pas que, pour elle, cet acte est une simple formalité destinée à la débarrasser au plus vite d'un problème gênant. Normal, elle a l'habitude. Pour elle, ce sera sa dixième interruption de grossesse… Je ne dois pas réussir à masquer ce que je ressens à cette précision, faite de manière très désinvolte, car elle me gratifie d'un :
"Dites donc, vous, on voit que vous n'aimez pas votre métier!" Inutile de préciser que la vocation première du gynécologue n'est pas l'interruption de grossesse, mais plutôt de donner la vie !
Les entretiens préalables (examen clinique, entretien psychologique…) ennuient profondément la patiente. J'essaie tout de même de faire, avec elle, le tour des contraceptions possibles, mais "aucune ne la tente". Elle réunit par ailleurs toutes les conditions pour évoquer la ligature des trompes, et là, elle me rétorque : "Ah, non, je ne veux certainement pas d'une intervention chirurgicale !"
Alors qu'au stade où elle se présente, ses IVG se font par aspiration, ce qui n'est guère plus réjouissant.
Alors, oui à l'IVG, bien sûr. Mais ce n'est pas un moyen de contraception.