Lilie maman

Lorsque Lilie marche, les hommes s'évanouissent sur son passage. Ou presque. Mais de toute façon, elle ne s'en rend pas compte. Comme elle a une poignée d'années de moins que moi, je lui ai offert Kata Sutra plutôt que Mauvaises Mères quand on s'en rencontrées.

Puis, surprise, Lilie a fait un bébé. En plus, elle est devenue mère poule. Elle appréhendait même de reprendre le boulot, alors que moi j'étais tellement contente de lâcher mon gosse que j'aurais pu faire la roue sur tout le trajet.

Un mois après la reprise du boulot, j'ai voulu savoir ce qui avait changé. Elle m'a envoyé une liste.

a) C'est moins pire que ce que je pensais. Mon fils me manque, mais pas tant que ça la journée.

b) J'arrive à avoir des conversations normales avec mes collègues, comme notre président, et je me cale même des déjeuner pro et perso.

c) Bien sûr je montre ici et là - mais (presque) seulement lorsqu'on me le demande - des photos de mon fils. (J'ai aussi des vidéos mais je te les montrerai une prochaine fois).

d) Je peux vivre sans dormir ni manger.

e) Je prépare mes habits la veille au soir de crainte, le lendemain matin, tellement j'ai la tête dans le cul, d'oublier de mettre un soutif. Voire une culotte. Voire les deux.

f) J'ai réussi à mettre une fois du vernis. Je ne l'ai pas enlevé depuis 5 jours. Tant pis si ce n'est pas raccord avec mes tenues (préparées la veille, donc). Et qu'il s'écaille sur chaque doigt.

g) Mon appartement ressemble à un jardin d'enfants après un tsunami (alors que mon fils préfère jouer avec un paquet de mouchoirs plutôt que ses milliards de peluches et autres cubes en bois allemand de mon cul).

h) Je parle de moi à la troisième personne. Ce qui m'amène au point suivant...

i) ...Je fais exactement tout ce que je m'étais promis de ne jamais faire.

j) Je répète tout deux fois. "On va prendre le bain ?" "On va prendre le bain?" Sauf que la deuxième fois mon ton est encore plus aigüe que la première.

k) Je marche plus vite avec une poussette que sans. C'est ma canne à moi.

l) Je tiens un carnet des phrases cultes qu'on me sort. Ma préférée, ce mois ci: "Oh non, vous n'êtes plus enceinte... Ça vous allait tellement bien." Comment lui expliquer ?

Sécurité routière : là, je suis allée trop loin

J'ai raconté que je penserai à l'avortement si je tombais de nouveau enceinte, j'ai pleuré en écrivant que je n'avais pas envie de m'occuper de mon enfant quand il était malade, j'ai avoué que je donnais une fessée de temps en temps, et finalement, ce qui a révolté les foules, c'est que ma fille ne mettait pas les bretelles de son harnais de sécurité dans la voiture. Je dois dire que je ne m'attendais pas à ça. Je ne me souviens pas d'avoir déjà eu plus de 100 réactions sur Facebook à un post de blog.

Je me voyais me défendre par claviers interposés contre une horde de pro-life, ferrailler avec des emmerdeuses de l'allaitement-et-rien-d'autre, mais pas livrer combat à des pasionaria de la sécurité routière.

Il y a d'abord celles qui en substance me disait qu'il ne me resterait que mes yeux pour pleurer quand mes enfants seront handicapés (dans le meilleur des cas) à cause de ma légèreté.

(c) DaffyDuck /flickr

J'ai essayé de comprendre. D'abord je me suis rendue compte que le post de blog incriminé était inexact. Rédigé en dix minutes pendant ma pause déj, j'avais cédé à tes facilités éloignées de la réalité. Alors je l'ai un peu rebossé.

Pour autant, ça n'explique pas un tel fossé entre ces lectrices et moi. Alors je me suis dit que je vivais à Paris. La voiture, on l'utilise de temps en temps le week-end et je ne sais même pas où racheter un meilleur siège-auto, même si celui-ci m'a déjà coûté un bras et que je l'utilise rarement. Ça a pu jouer aussi dans mon "absence de prise de conscience". Je n'ai pas d'autre excuse et je n'ai pas envie d'en chercher.

En fait, j'avais presque envie d'en rajouter. Car rapidement, mes "amies" Mauvaises Mères sur Facebook sont partie dans leur petit combat sans plus m'attendre. Elles m'ont parlé de ces enfants "debout la tête en bas les pieds en l'air sur l'autoroute a 130 km/h" et certaines y vont de leur humour, du style : "Perso j'aime bien regarder mes enfants grimper à la balustrade de notre balcon, aussi. C'est pas que j'aime bien, mais bon j'ai quand-même bien la flemme de les surveiller, ou pire, de leur interdire de le faire. Je croise juste fort fort fort les doigts, et jusqu'à aujourd'hui ben vous allez pas me croire, ça a marché! ils sont encore vivants, inch'allah. LOL." Oui LOL, tu as raison ce blog a toujours misé sur l'humour. Puis ça s'est mis à dauber sur les gens qui ne mettaient pas la ceinture à leurs enfants. Parce que c'est toujours bien de s'indigner du comportement des autres, hein.

MAIS PUTAIN CE GROUPE S'APPELLE MAUVAISES MERES BORDEL. Il ne s'agit pas de prendre en photo la gueule pleine de chocolat de son marmouset et de trouver que c'est mignon*. C'est ici que je dis quand je n'y arrive pas, ce que je ne fais pas bien, ce que je ne comprends pas.

Et j'ai été soulagée, parmi les com', de trouver quelques mauvaises mères charitables pour écrire que leurs gamins étaient impossibles à harnacher également. J'ai bien aimé les conseils aussi. J'ai découvert les sièges Kiddy Car par exemple, qui ont l'air nettement moins relou (Ne loupez pas la scène où le mec nous fait croire qu'il fait du 4x4 dans la montagne avec un petit derrière : très mauvaise mère). Et puis surtout, grâce à l'une d'entre vous, j'ai appris que je pouvais passer au réhausseur avec une ceinture normale. Bref, ces commentaires m'ont donné envie de changer, pas les premiers.

Mais la meilleure des consolations, ça a peut-être été le commentaire d'Hélène, avec lequel je me sens tellement en phase : "On devrait attacher les concepteurs de siège auto pendant 6 heures avec les mêmes harnais que ceux qu'ils pondent pour nos enfants (et en prime on les bourre de café, histoire qu'ils aient bien la bougeotte) ça leur donnera peut-être des idées pour concevoir des sièges compatibles avec des mômes grandeur nature et pas des mannequins." Que la première qui a un concepteur de siège-auto sous la main me fasse signe.

 

*D'autant que quand elle s'essuie sur ma veste en daim, c'est pas mignon du tout, mais c'est une autre histoire

Pipi dans la culotte

Mon sac de maman ce lundi. En plus de la culotte... un paquet d'autres choses. © Emma Defaud

Ma fille "apprend" la propreté. Du coup, j'ai toujours un change complet sur moi. Alors qui s'est tapé la honte en sortant une petite culotte de son sac à la cantine ?

Evidemment, c'est moi. Mais tout l'après-midi, ce qui m'a fait mourir de rire, ce sont vos histoires de pipi à vous.

D'abord Marine qui se fait pisser sur les épaules quand elle porte sa petite toute fatiguée. Elodie ni vu ni connu - mais repérée à l'odeur - qui change son rejeton plein de caca dans une cabine d'essayage. Solange qui tente de sécher les leggings au moyen du sèche-mains des toilettes d'un parc d'attraction.

J'aime beaucoup l'histoire d'Anna aussi, dont les enfants ont dit : "On a fait caca comme raya" (le chien). "Et en effet, 2 cacas dans l'herbe, et les pipis en haut des marches de la terrasse. le plus dur est de se retenir de rigoler quand on se fâche."

J'attends juste de faire comme Christelle et d'envoyer ma fille à l'école sans culotte parce que j'aurais oublié de la changer. Je me souviens tellement bien du jour où ça m'ait arrivé quand j'avais 7 ans.