Tu seras un jedi, mon fils

On dit que Star Wars est surtout un truc de mecs, mais pas du tout. J'ai vu la première trilogie au moins une dizaine de fois. Quand la version remasterisée est sortie, j'ai fait la nuit Star Wars (et passé une semaine à me sortir de la tête le thème de Dark Vador). Quand George Lucas a tourné les épisodes 1-2-3, j'ai tout critiqué, mais je les ai vus et revus. Bref, moi aussi, j'irai voir la prochaine trilogie en 2015, qui sera surement ratée, mais quand même j'irai la voir.

Du moins, c'est ce que je pensais avant que le père de mes enfants ne commence à parler de Star Wars à mon fils. Dès la maternelle, ils ne mettent à en discuter entre gamins. Ça arrive à la maison sous forme de questions : "Tu as vu Star Wars toi aussi?" "C'est comment un sabre laser ?" Au début, j'étais contente de partager quelque chose de ma culture avec mon enfant. Mais franchement : qui a envie de raconter Star Wars ? C'est un peu long, non ? Et comme mon lardon a eu peur devant Clochette et le secret des fées (Clochette avait froid, elle a failli se briser les ailes, imaginez le stress), je crois qu'on va attendre pour les aventures des Skywalker.

D'ailleurs, mon fils lui-même est sûr qu'il va flipper. Du coup, il souhaite encore plus qu'on lui dévoile tous les détails de l'intrigue, pour désamorcer, et rester au niveau dans la cours de récré. C'est donc son père qui s'y colle avec un plaisir jouissif. On a convenu de ne pas lui dire qui est le père de Luke, mais il lui raconte les épisodes 4, 5 6, par session de trois quarts d'heure. Et depuis, tous les jours, Ulysse me pose de questions stupides du genre : "Le faucon Millenium, c'est le plus rapide des vaisseaux ?" "L'étoile de la mort, c'est gros comment ?" "Pourquoi Yoda, il disparaît?" Pendant que je fais la bouffe, qu'il prend son bain, au milieu de sa lecture, avant de s'endormir... PUTAIN MAIS FOUS MOI LA PAIX AVEC STAR WARS. J'EN AI RIEN A FAIRE DE STAR WARS.

Finalement, Star Wars doit être un truc de mecs. Enfin, j'en viens à l'espérer, parce que si ma fille me fait le même coup dans deux ans, je méditerai un attentat contre Disney ou George Lucas.