Le cahier de correspondance

Je paie mes factures à temps, je suis plutôt ponctuelle et j'écris même des mails au moins une fois par mois à ma maman qui habite loin. Alors je ne comprends pas pourquoi je flippe à ce point en pensant au cahier de correspondance de mon fils.

Quand il était en maternelle, je me considérais comme une héroïne de haut vol chaque matin ou j'arrivais à le déposer à l'heure à l'école (Avouez, vous aussi vous avez déjà pensé à Bruce Willis filmé au ralenti à la fin d'Armageddon - je pèse mes mots, Armageddon).

Mais même en maternelle, je n'était pas très douée avec le cahier de correspondance. Il restait des mois à la maison. La maîtresse finissait par déposer des mots dans les poches de mon fils. Et quand elle me reprochait de vive voix d'avoir oublié au choix : le jour de la photo de classe/la bouteille d'eau pour le pique-nique/les trois euros pour la sortie au cinéma (autant d'infos consignées dans ledit cahier de correspondance), je pestais contre mon mec, voire la babysitteur, qui ne passaient pas le message, ces nigauds (je suis polie, il y a des enfants).

Aujourd'hui, je tremble. La directrice me fait flipper. Déjà elle m'a obligée à prendre des notes quand je l'ai rencontrée. Le jour ou Ulysse est allé à l'école sans lunettes, elle m'a téléphoné au boulot pour souligner que ce n'était pas top pour apprendre à lire ("Oui madame, ça ne se reproduira pas madame"), et tous les jours je dois signer le cahier de correspondance. Bref, si j'étais catho je dirais que je suis un peu punie par là où j'ai pêché mais comme je suis athée, j'ai juste tendance à penser que je vais recueillir un maximum d'emmerdes.