L'attaque des clones

J'avais juré que ma fille ne porterait pas de rose. Et pourquoi pas un serre-tête tant qu'on y est? Mais quand on vous parle à longueur de journée de mon "petit garçon" et que cette petite reloute s'obstine à ne pas avoir les cheveux qui poussent, c'est normal de lâcher un peu prise. 14 mois plus tard, ma fille est habillée soit en mauve, soit en rose, et pourtant il y a encore des distraits qui s'exclament "ouh, le joli petit bonhomme". Evidemment, je dis ostensiblement "elle" dans la phrase suivante et, devant son air gêné, je jure que la méprise ne me gène pas du tout. Alors que dans ma tête je hurle: "C'EST UNE ROBE EN JEAN, CERTES MONSIEUR, MAIS C'EST UNE ROBE" en étranglant ledit monsieur avec la paire de collants-mousse de la gamine.

Pourtant, ce n'est même pas le fait de revenir sur ce principe fondamental qui me chagrine aujourd'hui. La semaine dernière, en fin de consultation, l'ORL m'a demandé: "C'est dans le même tissu?" Et j'ai remarqué à cet instant que ma fille portait une robe rose très assortie à ma tunique rose. Je ne peux même pas arguer d'un moment d'égarement car le lendemain, je constatait de nouveau qu'on était dans les mêmes tons.

Han, non seulement j'habille ma fille en rose, mais en plus, j'en ai fait de mon clone. La honte. Enfin heureusement moi, j'ai des cheveux.