Ce n’est pas la première fois que j’écris sur l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples homosexuels. Et mon dernier article sur la question (publié le 8 août dernier), consacré aux opposants au mariage des homos, a été l’occasion de constater, une nouvelle fois, que le sujet est pour le moins sensible.
Pour cet article, je contacte notamment Civitas, un mouvement catholique traditionaliste, qui s’est illustré dès la fin mai par une campagne ouvertement hostile aux homosexuels. Mais je m’entretiens aussi avec des personnes plus modérées, des défenseurs de la famille dite traditionnelle. Une chose me marque : chacun d’entre eux me fait part de son souci de ne pas être caricaturé et de ne pas apparaître comme étant homophobe. J’écris alors mon article en ayant à l’esprit leur crainte de s’exprimer sur ce sujet “grave et délicat” . Et je cherche ensuite une photo d’illustration (en l’absence de notre rédactrice photo). Sans vraiment y prêter attention, je choisis une photo de la gay pride parisienne montrant deux hommes, l’un en marié, l’autre en mariée, avec robe, perruque et bouquet. Publication de l’article...
Et bim. Sur Twitter, plusieurs personnes m’interpellent : “non mais... C'est quoi cette photo qui illustre l'article ?” ; “une illustration toute en finesse” ; “croyez- le ou non, les homos ne veulent pas tous se marier en robe et en perruque”... On me reproche d’être tombé dans la “caricature facile” et ainsi de “donner du grain à moudre aux anti-mariage pour les homos”. Sueur froide et palpitations. Homophobe, caricatural, irrespectueux... MOI ?
Un peu confus, je réponds que cette photo ne fait que représenter deux hommes qui s’aiment et qui se griment en mariés hétérosexuels, une façon symbolique de réclamer l’ouverture du mariage. La conversation se poursuit sur Twitter et je comprends que cette image ne correspond pas à la réalité de mon sujet. Mon article ne concernait pas la gay pride. Je change la photo rapidement... Cette histoire peut sembler anecdotique, mais elle est aussi révélatrice : l’engagement 31 du candidat Hollande et le débat autour de cette promesse ne laisse vraiment personne indifférent.