Votre téléphone portable ne se recharge plus et vous souhaitez l’ouvrir pour savoir s’il n’y a pas un faux contact avec la batterie mais le pas de vis est particulier et vous n’avez pas le bon tournevis pour ouvrir la coque.
L’un des logiciels de votre ordinateur nécessite une mise à jour mais le système d’exploitation de votre ordinateur ne vous le permet pas. Vous ne pouvez pas non plus installer la nouvelle version de ce système d’exploitation car votre ordinateur n’est pas assez puissant. Vous ne pouvez donc plus utiliser ce logiciel.
Vous jetez un spray vide à la poubelle. La bouteille est en plastique, le capuchon dans un autre plastique, la tige est en métal. Face à cette collection de matériaux, vous doutez : ce déchet est-elle vraiment recyclable ?
Ces trois exemples de la vie courante illustrent, du point de vue de la réduction des déchets, une erreur (volontaire ou non !) de design. Et si nos objets étaient éco-conçus ?
L’eco-conception c’est quoi ?
L’éco-conception est une démarche qui consiste à prendre en compte, dès les premières étapes de la conception d’un produit, les impacts environnementaux de celui-ci tout au long de son cycle de vie au même titre que d’autres paramètres (économiques, esthétiques, …).
La démarche est applicable aussi bien à des produits que des services ou des bâtiments.
Destinée aux entreprises pour leur permettre de concevoir des produits plus respectueux de l’environnement, la définition de la démarche reste encore large et peu de normes existent actuellement, rendant son contrôle difficile.
Un concept flou source de greenwashing
L’éco-conception d’un produit peut-être appliquée seulement sur l’un des impacts environnementaux , comme la recyclabilité des matériaux par exemple. Dans ce cas, attention aux transfert d’impacts : Par exemple, une bouteille en verre plus lourde que le plastique, peut se recycler quasiment à l’infini, mais il faut éviter de le transporter sur de trop longues distances si l’on veut que son bilan environnemental reste favorable.
L’éco-conception ne doit pas être confondue avec l’analyse du cycle de vie (ACV) qui sert à évaluer les impacts mais ne donne pas les solutions pour les réduire. La démarche d’éco-conception peut être prise en compte au cours de l’une des phases de la conception d’un produit ou au cours de l’ensemble des phases de son cycle de vie : l’extraction des matières premières, la fabrication, la distribution, l’usage et la fin de vie du produit.
Il n’exsite pas une seule façon d’appliquer la démarche de l’éco-conception, et aucun indicateur n’existe actuellement pour mesurer son ambition ou son efficacité?
Par conséquent, certaines grandes marques en profitent pour “verdir” leurs produits - ce qu’on appelle le “greenwashing”. Il est facile par exemple de faire penser que le produit a été éco-conçu en apposant sur l’emballage une pastille, un logo “écologique” fait maison, qui ressemble à un label, mais n’est en réalité vérifié par aucune entité indépendante.
Quelles solutions ?
De nombreux guides, référentiels et normes utiles aux entreprises existent déjà comme les normes ISO 14000 et ISO 140001 par exemple et peuvent aider les professionnels à intégrer cette démarche dans leur pratique. Par rapport à l’objectif de réduction des déchets, voici quelques questions qui peuvent être posées :
• Fiable et durable : quels matériaux sont choisis ?
• Réparable : les pièces détachées du produit sont-elles facilement remplaçables ?
• Evolutif et modulable : la mise à jour du produit est-elle possible ?
• Recyclable : Combien de matériaux compose le produit ?
Afin d’intégrer au mieux une démarche d’éco-conception, il est conseillé aux entreprises de ne pas créer un “pôle environnement” indépendant mais de prendre en compte l’environnement dans chaque pôle d’activité de l’entreprise.
Auteur : Emily Estienne - Zero Waste France