"Sortir du logiciel", la nouvelle expression du changement

Dans son discours hier à l'Elysée, Manuel Valls a déclaré vouloir "sortir du logiciel des Trente Glorieuses." Une formule choc fréquemment employée par les hommes politiques et les médias.

Au sens strict, un logiciel est un ensemble de programmes informatiques. Au sens figuré, c'est un schéma directeur, politique ou économique. "Changer de logiciel", c'est changer de schéma de manière radicale. Une expression simple, parlante qui sonne moderne. En une formule, elle permet à Manuel Valls de faire passer quatre messages.

Une gauche 2.0

Le Premier Ministre réaffirme sa volonté de rompre avec les vieilles croyances de son aile gauche. Dans son discours, Manuel Valls plaidé en faveur d'une "nouvelle gauche", une gauche qui ne cherche pas les "réponses de demain" dans "les armoires du passé" et "les archives de l'histoire", mais une "gauche qui se réinvente"."Changer de logiciel" est la version actualisée de "faire table rase du passé".

Une reconfiguration de grande ampleur

"Sortir du logiciel" signifie que le changement sera structurel. Avec le Plan Macron, on doit se préparer à une profonde mutation. Pour filer la métaphore informatique, on change de format, on passe à une nouvelle version. On n'actualise pas, on reconfigure.

Un cap pour les pays européens

L'expression montre que le plan Macron ne fait pas qu'obéir, mais trace le chemin à venir. La France est un pays leader et non suiveur en Europe. On ne rattrape pas un retard, on indique le cap à suivre. Intention confirmée dans son discours : "Bien peu de pays peuvent accomplir les réformes que mène la France."

Un programme effectif

Grâce au registre informatique, l'expression souhaite montrer que le plan Macron sera bel et bien effectif. Le plan sera mis en oeuvre avec l'efficacité d'un programme qu'on télécharge. Autrement dit, il sera "implémenté" (mis en œuvre en langage de projets informatiques). Manuel Valls démarque ainsi le plan Macron des projets précédents du Président, souvent amendés ou abandonnés. Comprenons que, cette fois, on ira jusqu'au bout.

… Ou pas ?