Ikea, champion de l'évasion fiscale : mieux vaut danser que pleurer

Le Suédois Ikea est l'une des sociétés qui profite le plus de la fiscalité luxembourgeoise (photo prise à Eching, à Munich, Allemagne, le 16 octobre 2014). (PETER KNEFFEL / DPA / AFP)

Mercredi, Le Monde a sorti des documents accablants dénonçant des accords secrets passés entre le Luxembourg et 340 sociétés pour que celles-ci payent moins d'impôt. Une optimisation fiscale réalisée à grande échelle au coeur même de l'Europe. Et comme champion toute catégorie, Ikea. L'enseigne suédoise était donc aussi douée pour les meubles en kit que pour les montages financiers. Avec ces milliards d'euros perdus, alors que l'ensemble de l'Europe traverse une large crise, c'est triste à pleurer.

La colère étant mauvaise conseillère et mauvaise pour la santé artérielle, on peut toujours en rire - c'est tellement énorme après tout, et danser dessus.

Le Mobilier de Rinôçerôse donne peut-être une idée de l'ambiance de fêtes de fin d'année chez Ikea où, entre musiciens branchés, bimbos exotiques et toast de rennes, on fait danser le mobilier au rayon "chaise design" transformé pour l'occasion en dance-floor. Tout cet argent gagné, ça mérite bien de se lâcher un peu, non ?

Bon...on s'est bien amusé ? On a bien remué du popotin avec Ingrid ? Maintenant, il serait peut-être temps de faire quelque chose et peut-être de demander, en premier lieu, quelques explications à Jean-Claude Juncker, Président de la Commission Européenne et qui a été - oh c'est ballot - le Premier ministre du Grand-duché pendant près de dix-neuf ans, jusqu'à décembre 2013. On veut bien en rire...mais pas trop longtemps quand même.