Hong Kong : un air de déjà vu ...

De nouveaux heurts ont éclaté à Hong Kong, dimanche 19 octobre 2014. (ALEX OGLE / AFP)

Cela fait quatre semaines qu'une partie des ressortissants de Hong Kong manifestent pour obtenir un vrai suffrage universel.
Le cas de Hong Kong est particulier, du fait de l'Histoire même de ce territoire, rétrocédé par le Royaume-Uni à la Chine en 1997. Mais aussi, parce qu'en terre communiste (même si la Chine a inventé un monstre économique à deux têtes : le "communisme ultra-libéral"), Hong Kong est une place financière à part. Poutant ce qui se passe aujourd'hui a un parfum de déjà vu qui nous ramène 25 ans en arrière.

Presque un classique des dictatures que de réprimer et d'essayer de tuer dans l'oeuf les élans de liberté. Et dès que l'on évoque la Chine, on repense évidemment aux événements de Pékin de mai 1989. En dépit des 80 millions de membres du Parti Communiste Chinois et d'une armée forte de 3 millions de soldats, les étudiants avaient défié le pouvoir en place à Tian'anmen. Un endroit devenu le symbole de la liberté écrasée par les chars et qui a inspiré de nombreuses chansons qui mériteraient d'être réécoutées. Parmi elles, on peut citer les Anglais de Chumbawamba au texte explicite ("It's the People's Army that murdered the people" / "c'est l'armée du peuple qui assassine le peuple")

Il y a aussi Siouxsie and the Banshees avec un texte sur la persistance du traumatisme (une jeune femme témoin des événements retourne sur la place Tian'anmen et revit son émotion passée)

Sans oublier, une Joan Baez, n'ayant jamais eu peur de faire une chanson engagée, pour un China commémoratif.

Ou sinon, vous pouvez toujours choisir la version tire-larme d'un Calogero

Pekin 1989, Hong Kong 2014... Même s'il y a une différence notoire entre les deux : la profusion des images. Pour l'instant, pas de milliers de morts, pas de tanks (peut-être justement à cause de toutes ses images), pas de jeune homme en chemise blanche avec un bouquet de fleurs...et pas de chansons. Un jour peut-être, en espérant que cela ne soit pas le récit d'un massacre.