Il a occupé presque tous les postes clés de la magistrature. De juge à la Cour de sureté de l'Etat avant l'arrivée au pouvoir de F Mitterrand à avocat général à la Cour d'appel de Montpellier. Juge d'instruction ou au parquet, il a eu à traiter des dossiers sensibles. L'affaire Luchaire, dossier de ventes d'armes à l'Iran qui était alors en guerre avec l'Irak, avec qui la France entretenait alors des relations diplomatiques et commerciales poussées et officielles. L'affaire Gordji, traducteur à l'Ambassade d'Iran, suspecté d'avoir participé aux attentats de Paris en 85 et qui a été expulsé dans son pays dans un climat politique tendu. L'affaire de La Motte du Caire ou la mort de la petite Céline Jourdan qui a vu comparaitre deux hommes devant les assises de Grenoble, dont l'un, Richard Roman, fût reconnu innocent.
Dans un livre intitulé "Les secrets d'un juge" (Ed Fayard), sous-titré "Comment la justice se fait le bras armé du pouvoir", il dépeint avec force et lucidité la difficulté de remplir la mission de magistrat quand tout est fait pour que justice ne soit pas rendue. " Le juge est indépendant mais impuissant (...) la justice n'est ni laxiste, ni répressive, elle est moutonnière" écrit-il. Un constat sombre que je vous invite à approcher dans l'entretien qu'il nous a accordé.