Deux jours après le début de la chasse à l'homme, l'identité du tireur qui s'en est pris à BFM, à Libération et à la Société Générale n'est toujours pas connue. On pouvait pourtant penser que son identification serait rapide. D'abord grâce aux images des caméras de surveillance, et principalement celle du métro parisien qui permet de voir l'individu de face. Ensuite lors de son audition, l'automobiliste pris en otage entre Nanterre et les Champs-Elysées a déclaré aux enquêteurs que le tireur lui avait dit qu'il sortait de prison. Enfin, des traces ADN ont été prélevées par les enquêteurs à trois endroits différents. Sur les cartouches de fusil de chasse retrouvées dans le hall du quotidien. Devant la tour de la Défense. Sur la poignée de la portière du véhicule de l'automobiliste pris en otage.
L'enquête pouvait alors s'accélerer. Il suffisait de comparer l'ADN prélevé avec ceux du Fichier National Automatique de l'Empreinte Génétique (FNAEG). Le tireur, ancien détenu selon ses dires, y était forcement fiché. Ce qui fût fait. Sans succès.
Soit le preneur d'otage a menti à l'automobiliste. Pour brouiller les pistes. Soit il a été incarcéré avant 2001, date à laquelle le fichier ne concernait plus que les violeurs et les délinquants sexuels.Soit, le prélèvement n'a pas été fait. Ce qui évidemment ne manquera pas de déboucher sur une polémique.
Le FNAEG existe depuis 1998. Aujourd'hui plus de 2 millions de personnes y sont répertoriés. Des condamnés mais aussi des mis en cause. Cette catégorie représente le plus grand nombre. 80 %. Les données sont conservés pendant 40 ans pour les premiers et 25 ans pour les seconds.
Au regard de l'article 706-55 du code de procédure pénale, se sont presque tous les auteurs de délits et crimes qui sont concernés par le fichier. Du crime contre l'humanité aux menaces d'atteintes aux biens.
Refuser de se soumettre à ce prélèvement, comme on l'a vu dans certaines affaires criminelles, constitue une infraction punie d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.
L'empreinte ADN n'étant pour l'instant pas probante pour permettre l'arrestation du tireur, les enquêteurs doivent compter sur des témoignages pour le cerner. Dans le cas contraire, il faut souhaiter une interpellation en flagrance. Autrement dit, quand l'homme tentera de récidiver.