Incendie Hotel Paris-Opéra: Quelle peine 9 ans plus tard?

prog6213946Des peines lourdes pour apaiser des souffrances.

L'incendie de l'Hôtel Paris Opéra, rue de Provence à Paris, avait provoqué la mort de 24 personnes. 9 femmes et 11 enfants. Un hôtel principalement occupé par des familles d'origine étrangère, placées par le SAMU Social.

La femme qui a provoqué ce sinistre est condamnée à 3 ans de prison ferme. Exceptionnellement, par mesure pédagogique, le président du tribunal, Alain Alcufrom, ne sait pas contenté, comme la plupart du temps en correctionnel, de donner le quantum des peines. Il a expliqué et détaillé les motivations. Ainsi, il est retenu contre la jeune femme d'avoir délibérement, dans un excès de colère vis à vis de son petit ami, jeté plusieurs de ses vêtements sur une dizaine de bougies, qui était dans la pièce, cette nuit là, la seule source de lumière. Pour le tribunal, elle n'a pu quitter l'établissement qu'en ayant conscience du début d'incendie. "Elle a forcement vue les premières flammes sortir des fenêtres, entendue l'alarme à incendie, et vue la première voiture de pompiers arrivée sur les lieux. Malgré cela, elle a quitté les lieux sans porter secours à ceux qui étaient désormais prisonniers du brasier".

Son avocat a, dès l'issue de l'audience, annoncé qu'il faisait appel de cette condamnation. Aucun mandat de dépôt n'ayant été délivré, la femme reste libre.

Son ex petit ami, le veilleur de nuit est coupable de n'avoir pas alerté les secours, en raison de son état lié à l'alcool et aux stupéfiants. 2 ans dont un avec sursis.

Le gérant est condamné à 3 ans dont un avec sursis. Pour le tribunal, il savait que son fils se droguait, qu'il y avait un risque en matière de sécurité. Enfin, on lui reproche d'avoir permis la sur-population dans son établissement, "dans un but lucratif", notent les juges.

dans une salle d'audience silencieuse, le Président a évoqué cet abominable constat du tribunal. 8 morts et 18 blessés auraient pu être sauvés si l'hotel n'avait pasété en sur-nombre.

L'épouse du gérant a été relaxé. Sauvée par la jurisprudence de la cour de cassation qui, en qualité de simple épouse, ne lui reconnait pas le statut de gérante à part entière.

Peu de victimes étaient présentes à l'énoncé du jugement. Les rares personnes qui s'étaient déplacées se sont montrées plutôt satisfaites. Soulagées.

Mais que veut dire un jugement, même supérieur aux réquisitions, 9 ans après?

Publié par Dominique Verdeilhan / Catégories : Actu