Ils attendent cette soirée depuis des semaines. Le premier débat entre les sept candidats à la primaire de la droite et du centre a lieu ce jeudi et tous jouent gros à moins de quarante jours du premier tour. Comment se sont-ils préparés ? Qu’ont-ils à gagner ? Passage en revue des différents prétendants.
Sarkozy veut «le débat mais pas le combat »
Nicolas Sarkozy compte bien montrer « qu’il y a des différences sur le fond » mais « pas d’attaques personnelles » promet son entourage. Au cœur de son intervention, sans surprise, les thèmes phares de sa campagne : identité, immigration, sécurité ou encore économie et chômage. L’ancien président ne se privera sans doute pas non plus de rappeler que quatre des six autres candidats ont été ses ministres et que Jean-François Copé était lui le président du groupe majoritaire à l’Assemblée nationale durant son quinquennat. Façon de dire qu’ils étaient tous d’accord avec lui il y a encore peu de temps. Nicolas Sarkozy « travaillera jeudi avec ses collaborateurs et seul », s'accordant quelques « moments de footing » pour se concentrer.
Juppé en favori
Le maire de Bordeaux aborde ce premier débat dans la peau du favori. « C’est aux autres de venir le chercher » confie un de ses plus proches conseillers. « Il est tout à fait possible qu’il ne se passe rien et cela nous arrangerait » ajoute un autre. Sur la forme pas d’entrainement particulier pour Alain Juppé. Son agenda a simplement été allégé ce jeudi, une réunion est également prévue avec son équipe rapprochée. « Quelques slogans ont été testés en meeting, il sait ce qui marche ».
Le Maire veut «briser le duel Juppé-Sarkozy »
L’ancien ministre de l’Agriculture prépare ce débat depuis le début de semaine. Au menu: jeu de rôle et séances de questions-réponses où son jeune conseiller Sébastien Lecornu s’est notamment glissé dans la peau de Nicolas Sarkozy. Enjeu majeur pour lui : celui de la notoriété. « Par rapport à un ancien Président et deux anciens locataires de Matignon Bruno est moins connu » concède un proche du député de l’Eure. Autre objectif : « il faut qu’il arrive à remettre cause le duel annoncé entre les deux favoris. Le but c’est qu’à la fin de l’émission les gens se disent : pourquoi pas Bruno Le Maire ? »
Fillon et NKM jouent la carte du programme
Pour les soutiens de François Fillon pas question de dévoiler sa stratégie : « un débat cela se prépare beaucoup mais c’est comme les bons plats, on ne donne pas la recette ! » sourit l'une de ses conseillères en communication. L’ancien Premier ministre est alimenté depuis plusieurs jours en petites notes par ses collaborateurs afin de savoir notamment ce que ses concurrents ont dit de son programme et être prêt à répondre. Nathalie Kosciusko-Morizet, elle, veut montrer « en quoi elle est singulière et marquer sa différence » explique son équipe. Le plus gros travail : « synthétiser son programme afin d’être capable en une minute de résumer une proposition ».
Copé fera-t-il scandale ?
Jean-François Copé va-t-il évoquer l’affaire Bygmalion et s’en prendre frontalement à Nicolas Sarkozy ? « Ce n’est pas tranché. Toutes les options sont sur la table » confie son entourage. « Nicolas Sarkozy balaiera Copé par le mépris » si ce dernier s’aventure sur ce terrain rétorque un sarkozyste néanmoins convaincu que « Copé veut flinguer Sarkozy ». Le député-maire de Meaux devrait aussi le cibler sur le fond estimant que l’ancien président « n’a jamais fait la rupture promise en 2007 ».
Poisson « n’est pas un paquet de lessive »
Le patron du Parti Chrétien Démocrate, totalement inconnu, est celui qui a le plus à gagner: « Six millions de téléspectateurs, c’est sûr que nous n’avons jamais connu une telle exposition » s’extasie l’une de ses collaboratrices. Jean-Frédéric Poisson a sacrifié à plusieurs heures de média training mais pas question de travailler la façon de se tenir ou de s’habiller : «Je ne suis pas un paquet de lessive ! »