"Tout pour la France". Voici le titre du livre dans lequel Nicolas Sarkozy officialise sa candidature. Le secret a été parfaitement gardé, jusqu’au tout dernier moment. Même certains de ses soutiens les plus proches n'étaient pas au courant . L’ancien chef de l’Etat y décline quatre défis : ceux de l’identité, de l’autorité, de la compétitivité et de la liberté.
"Candidat à l’élection présidentielle"
Dès le prologue Nicolas Sarkozy rentre dans le vif : "J’ai décidé d’être candidat à l’élection présidentielle de 2017" précisant qu’à compter de ce jour il "quitte la présidence des Républicains" pour partir "à la rencontre des Français" afin de leur proposer "un pacte de confiance". Il concède avoir "hésité" puis joue la carte du désintéressement et de l’expérience: " je me sens prêt à assumer ce rôle, fort de mon expérience de Président et du recul salutaire que m’ont donné ces quatre dernières années éloignées de toutes responsabilités gouvernementales. J’ai été élu et battu. J’ai connu le pouvoir et l’opposition". Et précise: "Je crois que je ne me suis jamais senti aussi prêt. Cette fois il s’agira encore moins d’un enjeu personnel. J’ai été Président. Ce fut l’honneur de ma vie. (…) Je n’ai aucune revanche à prendre, aucune querelle d’ego à régler."
Identité, laïcité et immigration au cœur du projet
Ce seront deux des thèmes centraux de sa campagne. Nicolas Sarkozy affirme dans son ouvrage qu'"il est temps d'engager un combat déterminé contre le multiculturalisme" et se montre très sévère avec le pouvoir actuel estimant que le gouvernement socialiste fut "si peu celui de la France et tellement celui des minorités". Il en profite aussi pour tacler au passage son rival Alain Juppé: "il n’y a pas d’identité heureuse tant qu’on ne réaffirme pas que l’identité de la France est toujours plus importante que les identités particulières (...), lorsqu’on accepte des accommodements raisonnables par souci prétendu d’apaisement ". Il se pose en défenseur du "mode de vie français" et adresse un message limpide aux immigrés: "je crois utile de leur imposer l"assimilation et non pas seulement l'intégration". En clair c'est aux étrangers de s'adapter à la France et pas l'inverse. En matière d'immigration justement là aussi Nicolas Sarkozy veut taper fort. Il souhaite "réduire drastiquement le nombre d'étrangers", suspendre le regroupement familial d'ici la mise en place d'un nouveau traité de Schengen et réformer le droit du sang comme il l'avait annoncé il y a quelques jours dans Valeurs Actuelles. Autre nouveauté: pour obtenir la nationalité française un étranger devra désormais justifier de 10 ans de résidence en France contre 5 ans actuellement. Il réitère par ailleurs son opposition au voile à l'université et aux menus de substitution dans les cantines scolaires.
Son projet économique
Nicolas Sarkozy estime qu'il faudra "travailler davantage". Il souhaite que chaque entreprise soit libre de déterminer le temps de travail de ses salariés par référendum s'il n'y a pas eu d'accord avec les représentants syndicaux. En clair cela signe la fin des 35 heures même s'il affirme que les entreprises qui souhaiteront les conserver le pourront. Les fonctionnaires seront tenus de faire au minimum 35h, la durée du temps de travail dans la fonction publique d'Etat sera portée à terme à 37 heures payées 37. Son objectif est aussi de réduire de 300 000 le nombre de fonctionnaires en 5 ans. Autre mesure: aligner le calcul des retraites du public sur le privé. Pour ce qui est des allocations chômage il propose une dégressivité: moins 20% au bout de 12 mois puis à nouveau moins 20% au bout de 18 mois. Le nouveau candidat veut aussi étendre le principe du service minimum aux "services essentiels: centrales nucléaires, raffineries, secteur aérien". Il confirme par ailleurs sa volonté de repousser l'âge de départ à la retraite à 63 ans en 2020 puis 64 ans en 2025. Il se démarque ainsi de certains de ses rivaux qui souhaitent aller jusqu’à 65 ans.
Fiscalité
Le candidat Sarkozy veut toujours baisser l'impôt sur le revenu de 10% dès l'été 2017, faire disparaître l'ISF et supprimer les droits de succession en ligne directe jusqu'à 400 000 €. Il souhaite aussi rétablir la défiscalisation des heures supplémentaires, mesure phare et très populaire de son quinquennat supprimée par François Hollande. Dans le domaine fiscal et économique il se montre souvent moins libéral que ses adversaires et donne des gages aux classes moyennes, persuadé que c'est cet électorat populaire qui peut lui faire gagner la primaire.
Lutte contre le terrorisme
Nicolas Sarkozy dit à nouveau sa volonté d'ouvrir des centres de déradicalisation et de placer en centre de rétention les personnes fichées et qui constituent une menace pour la sécurité du pays. Il promet par ailleurs, comme d'autres, d'augmenter le budget de la défense.