Cet article vous est proposé par le Forum Français de la Jeunesse, partenaire du projet « Generation What ? ».
Partenaire de la grande enquête « Generation What ? », le Forum Français de la Jeunesse, espace de représentation des jeunes par eux-mêmes qui rassemble les principales organisations nationales gérées par des jeunes ; a analysé les réponses apportées par les sondé.e.s concernant leur rapport à la démocratie et à la citoyenneté. Cette étude a confirmé les constats dressés par le FFJ en 2014, dans son avis portant sur « Le vote et la participation des jeunes en France ». Ce dernier observait une croissante défiance des jeunes vis-à-vis du champ politique et un recourt très pragmatique au vote chez cette classe d’âge. En effet, plus que le reste de la population, les jeunes ne vont pas voter s’ils ne voient pas de quelle manière leur vote pourrait faire évoluer la société.
L’enquête de « Generation What ? » nous apprend que 47 % des jeunes sondé.e.s n’ont « pas du tout confiance » en la politique, 40 % « plutôt pas confiance », 12 % « plutôt confiance » et seulement 1 % « tout à fait confiance ». À la proposition « Les hommes politiques sont corrompus », plus de la moitié des sondé.e.s répondent « Oui presque tous », 47 % « Oui, quelques uns » et seul 2 % des jeunes choisissent l’option « Non, presque aucun ». La défiance des jeunes français.e.s quant au champ politique se traduit dans leur conception de la citoyenneté. En effet, 45 % des répondant.e.s estiment qu’ils pourraient être heureux sans voter (41 % chez les femmes, 51 % chez les hommes). En Allemagne, seuls 21 % des sondé.e.s déclarent qu’ils pourraient être heureux sans le droit de vote.
Ces constats appellent des réponses claires. Actuellement, la première raison de l’abstention chez les jeunes est la mal-inscription, c’est-à-dire qu’ils sont pour beaucoup inscrits dans leur ancien lieu de résidence. Il devient donc impératif de parer à leur forte mobilité et de simplifier les démarches de vote. En effet, il faut permettre l’inscription sur les listes électorales jusqu’à 10 jours avant les scrutins. Le Gouvernement a partiellement concrétisé cette recommandation lors des élections régionales de 2015, ce qui a permis l’inscription de 800,000 personnes supplémentaires près de chez elles. En outre, le FFJ préconise la délocalisation ponctuelle des bureaux d’inscription sur les listes électorales pour des journées ou demi-journées (dans la rue et les places principales, les lycées, les universités, les maisons de quartiers...) lors des évènements d’ampleur.
Aussi, pour sensibiliser les citoyen.ne.s, et en particulier les jeunes, à la nécessité de s’exprimer et de vivre leur citoyenneté, il est primordial de développer les canaux utilisés pour informer sur les élections (écoles, médias, réseaux sociaux, associations, etc.) et les démarches pour y participer. Il ne faut pas attendre que les personnes se renseignent seules. Plus largement, il faut se fixer comme mission de lutter contre les discriminations et les écarts majeurs d’appropriation des questions politiques, notamment en fonction des catégories sociales et des niveaux de diplôme.
Par ailleurs, il faut soutenir et valoriser l’engagement et les actions d’éducation civique et populaire, qui sont des leviers importants pour que les jeunes participent au vote. Il est également impératif d’améliorer la place des jeunes dans notre société et nos processus démocratiques. En effet, pour permettre la participation de chaque citoyen.ne, le Forum Français de la Jeunesse préconise le renouvellement de nos représentant.e.s politiques avec l’instauration du non-cumul des mandats dans le nombre et dans la durée.
De timides avancées ont déjà été effectuées dans ce domaine, mais le chemin reste encore long pour parvenir à rénover notre système politique. Le FFJ lutte également pour que les citoyen.ne.s soient éligibles au Sénat à partir de 18 ans (et non plus 24), comme c’est le cas pour toutes les autres élections.
Enfin, pour démocratiser notre fonctionnement, il faut développer la consultation directe des citoyen.ne.s via référendum. Cette pratique doit être plus utilisée et organisée après des temps publics d’information, dont des réunions ouvertes à chacun.e et des débats télévisuels de qualité.