Cet article vous est proposé par le Forum Français de la Jeunesse, partenaire du projet « Generation What ? ».
Le Forum Français de la Jeunesse, espace de représentation des jeunes par eux-mêmes qui rassemble les principales organisations nationales gérées par des jeunes, a analysé quelques données collectées sur la plateforme. L’étude des réponses apportées par les jeunes sondé.e.s concernant leur rapport à la mobilité s’est révélée particulièrement intéressante.
En effet, à la question « Te sens-tu européen.ne ? » 75 % des répondant.e.s disent « oui », avec un pic à 79 % chez les 16-17 ans. 32 % des jeunes sondé.e.s reconnaissent également se sentir appartenir le plus au monde : c’est autant que le pourcentage de sondé.e.s qui se sentent le plus appartenir à la France, et plus que les 27 % qui se sentent ancré.e.s dans leur ville ou leur région. Ces différentes données confirment que la question de la mobilité, qu’elle soit nationale ou internationale, représente aujourd’hui un véritable enjeu pour les jeunes, notamment pour favoriser leur insertion sociale et professionnelle.
Or, si les politiques européennes et françaises se sont données pour objectif de développer au maximum le phénomène de mobilité, les mesures mises en place restent encore destinées à une faible minorité de jeunes, et très majoritairement aux étudiant.e.s. On peut aussi déplorer que les programmes de mobilité souffrent d’un manque de visibilité, d’une complexité administrative et de budgets limités. Pourtant, les possibilités qu’offre la mobilité sont énormes : découverte du monde, enrichissement personnel et culturel, apprentissage d’une langue, etc. La mobilité nationale ou internationale doit impérativement devenir une opportunité pour l’ensemble des jeunes.
L’évolution des dispositifs de mobilité semble d’autant plus nécessaire que les jeunes montrent une grande ouverture d’esprit pour ce type d’expérience. En effet, à la question « Pourrais-tu être heureux sans vivre en France ? », 86 % des sondé.e.s répondent « oui ». Aussi, sur les 200 000 réponses collectées pour la question : « T’installer à l’étranger, ça te tente ? », 22 % de jeunes ont répondu : « Dès que je peux, je me barre d’ici », 49 % envisagent potentiellement de partir un jour, 23 % disent « A priori non, il faut voir » et 5 % seulement affirment être trop bien dans leur pays pour imaginer le quitter. Les étudiant.e.s sont particulièrement sensibles aux questions de mobilité en plébiscitant à 26 % une installation à l’étranger et à 52 % un départ éventuel.
Afin de favoriser la mobilité des jeunes, le Forum Français de la Jeunesse préconise de sensibiliser l’ensemble des jeunes à la mobilité par l’éducation et l’intermédiaire des pairs, par exemple par l’intervention dans les classes de jeunes ayant vécu une telle expérience. En outre, si un travail est réalisé actuellement quant à la visibilité des programmes de mobilité, notamment via la récente plateforme « Découvrir le monde », il faut diversifier les possibilités de mobilité et simplifier leur fonctionnement. Le rapport du centre d’analyse stratégique sur la mobilité des jeunes a démontré qu’une expérience de mobilité courte incite les jeunes qui l’ont vécue à envisager un temps de mobilité plus long par la suite. En ce sens, le FFJ propose la mise en place de programme de mobilité de une à trois semaines, afin que ceux qui n’ont pas la possibilité de partir longtemps, du fait de leur emploi du temps et/ou de leurs ressources financières, puissent également jouir des dispositifs de mobilité.
Enfin, il est également primordial de faciliter l’accès des jeunes aux transports en France si l’on veut encourager la mobilité. Pour cela, le Forum Français de la Jeunesse préconise la mise en place, dans toutes les régions françaises, d’un tarif réduit pour l’accès aux transports des jeunes de moins de trente ans. En effet, l’accès à la mobilité est aujourd’hui un vecteur fort d’inégalités entre les jeunes (accès à l’emploi, à la culture, etc.), suivant les territoires et les moyens financiers des jeunes. Si les régions sont les chefs de file du transport au niveau régional, il faut engager des réflexions nationales afin de permettre une égalité réelle sur l’ensemble de nos territoires.