Le chiffre européen est accablant : 56% des 403 816 européens sondés, à l’heure où sont rédigées ces lignes, répondent Non. Mais plus franchement que pour la révolte, la carte européenne nous montre une coupure net « Nord/ Sud latin ».
En France, le résultat est massif : 70% de « Non », stable par rapport à l’enquête 2013/2014. En Italie, 80% de « Non », également. Même tendance en Espagne (73% de « Non »). La Belgique est coupée en deux. Globalement, elle répond « Oui » à 62%. Mais la Wallonie dit « Non » à 51%, la Flandre « Oui » à 71% .
À l’inverse, l’Allemagne répond « Oui » à 65%, tout comme la Tchéquie à 68%, l’Autriche à 61%, la Suisse et les Pays Bas à 68%, l’Irlande à 52%, le Royaume Uni à 58%.
Nous ne pouvons que constater ce décalage énorme entre la jeunesse des trois pays latins qui, massivement, enrage de voir les portes fermées devant elle et celle plus au nord pour qui ce sentiment de rejet concerne moins d’un jeune sur deux.
Reste que la société européenne est, dans son ensemble, anormalement excluante : 35% des jeunes Allemands, 38% des jeunes Autrichiens et 42% des jeunes Britanniques le vivent et le disent. Dans des pays ayant réglé officiellement la question du chômage, c’est un constat inquiétant.