Michael Washington, dit "Shagg", n'est pas content. Mercredi dernier, la cour d'appel de l'Etat de Californie a confirmé qu'il avait perdu la bataille juridique qui l'opposait à Take Two, le studio auteur de la série des "Grand Theft Auto".
Le jeune homme réclamait 250 millions de dollars aux développeurs du jeu, au prétexte que ceux-ci auraient utilisé son image sans son accord pour créer C.J., le héros du jeu de gangsters sorti en 2004 "GTA : San Andreas".
"Shagg", qui se présente comme "top-model et choriste dans le groupe de rap Cypress Hill" -ce que le groupe a démenti-, a rencontré l'équipe du jeu en 2003. Il leur a alors raconté son expérience d'ancien membre de gang pour rendre le scénario plus réaliste. Michael Washington apparaît ainsi dans le générique du jeu, dans la catégorie "talent".
Mais la cour d'appel ne suit pas "Shagg" quand il estime que Take Two est allé plus loin en plagiant carrément son image pour créer le héros du jeu. Son jugement est cinglant (document PDF) :
Absolument rien dans l'apparence de C.J. n'est lié au plaignant, que cela soit d'un point de vue physique (tatouages, tâche de naissance...) ou d'environnement (travail, activités, intérêts...). (...) Le plaignant ne base sa requête que sur l'apparence physique de C.J., mais celle-ci est tellement générique qu'elle pourrait correspondre à des centaines d'autres hommes noirs.
Le précédent Gwen Stefani
Tant pis pour "Shagg", donc. D'autant qu'il aurait pu espérer mieux. Le site Gamespot rapportait début octobre qu'une autre affaire de droit à l'image dans le jeu vidéo avait cette fois tourné à l'avantage du plaignant. A l'époque, c'était le groupe de rock de Gwen Stefani, No Doubt, qui menaçait l'éditeur Activision d'un procès. Il estimait n'avoir donné son accord pour apparaître dans le jeu musical "Band Hero" que lorsque trois chansons de son répertoire étaient sélectionnées par le joueur.
En pratique, il était possible de faire chanter à No Doubt n'importe laquelle des chansons du jeu. Même celle où la voix est celle d'un homme. Le procès devait débuter le 15 octobre dernier, mais Activision a fini par convaincre le groupe de ne pas aller devant le juge. Les modalités de l'accord trouvé entre l'éditeur et No Doubt n'avaient pas été dévoilés.