La victoire à peine savourée, ni une, ni deux, Alexis Tsipras s'est très vite tourné vers ses partenaires européens : direction la table des négociations. Quitte à sacrifier son flamboyant ministre des Finances, Yanis Varoufakis, comme Iphigénie en son temps pour enfin parvenir à Troie. Pas facile de garder son sang-froid en ces temps agités. Alors pour aider le Premier ministre grec, voici quelques recommandations de communication non-violente (CNV) qui vous aideront peut-être aussi dans votre vie de tous les jours. Car cette technique s'avère aussi efficace sur votre petit ami pour le faire revenir à la table – de la cuisine – des négociations, voire sur votre mère (patrie) qui veut vous imposer la visite de cette grand-tante allemande, perdue de vue depuis 1989.
La communication non violente : un moyen mnémotechnique, le corps humain
Mise au point par Marshall B. Rosenberg, la communication non violente (CNV) – en référence à Gandhi – "repose sur une pratique du langage qui renforce notre aptitude à conserver nos qualités de cœur, même dans des conditions éprouvantes." L'objectif ? Eviter tout dérapage de violence et favoriser le dialogue. Très facile d'application, elle repose sur quatre temps bien distincts. Et, pour les retenir, un moyen mnémotechnique simple : le corps humain.
1Tête : présentez les faits
Vous vous appelez Alexis Tsipras et vous voulez présenter la situation à Angela Merkel ? Dans un premier temps, restez factuel ! Présentez les actes avérés de manière neutre, sans interprétation et surtout sans jugement. Incontestables, ils seront incontestés. Ni ressentiment, ni grief. Les faits, rien que les faits : votre interlocuteur ne doit pas se murer dans l'autodéfense agressive.
2Cœur : exprimez ce que vous ressentez
La présentation des faits passée, exprimerez alors ce que vous ressentez. Cette étape peut d'ailleurs être occultée dans le milieu professionnel si elle ne correspond pas à la culture de votre entreprise. Décrivez précisément vos freins, blocages, sentiments et émotions concernant une situation qui vous affecte. Et ce, sans interpréter les actes de votre interlocuteur. Que ressentez-vous ? De quoi avez-vous peur ? Etes-vous triste ? Etonné ? Frustré ?
3Ventre : verbalisez vos besoins
Quels sont vos besoins ? A cette étape de votre communication, vous devrez les clarifier et, surtout, les assumer. D'ailleurs, pour Marshall B. Rosenberg, "tout conflit est l'expression tragique d'un besoin insatisfait". Les exprimer, c'est donc faire la lumière sur vos manques et donc apporter en partie la solution à la résolution du problème. "Les besoins sont des manifestations de la vie" et, pour les formuler, essayez de répondre à la question "qu'est-ce qui pourrait me rendre la vie plus belle ?".
4Jambes : explicitez vos demandes
Via ce dernier point, il vous faudra déterminer vos demandes d'action, mais sans rien exiger de l'autre. Les demandes formulées devront être réalisables, précises, positives, simples, concrètes et surtout... explicites. Pas de place à l'imprécision.
"Nous ne pouvons changer le monde que si nous changeons nous-mêmes, et cela commence par notre langage et notre façon de communiquer", aimait à dire Arun Gandhi, le petit-fils du Mahatma. Même si, du côté du Parthénon, il est d'usage d'affirmer "écoute les conseils, décide par toi-même", un seul mot à destination d'Alexis Tsipras : Άγαθῇ τύχῃ*
* "Bonne chance"
Anne-Claire Ruel
Coup de cœur, coup de gueule, coup de poing, n’hésitez plus : venez débattre et tweeter. Cette page est aussi la vôtre, vous vous en doutez. Pour "Fais pas com’ Papa", un seul hashtag : #FPCP et une seule page Facebook : Fais pas com' papa.