Hier est sortie "Coulisses", la web-série du Service d'Information du Gouvernement (SIG), nous plongeant au coeur de la vie des ministères. Le premier épisode, assez réussi, consacré à Stéphane Le Foll, nous conviait à la table des réunions du porte-parolat, via l'utilisation d'une go-pro. Nous y découvrions l'extrême importance accordée à la "forme" -et donc à la "com'", quelque peu stupéfaits par tant de franchise face caméra. Dans ce deuxième numéro, qui ne mentionne plus l'identité du réalisateur caché derrière le simple acronyme "SIG", c'est Thierry Mandon, Secrétaire d'Etat à la réforme de l'Etat et à la Simplification, qui est à l'honneur. Changement de calendrier : quelques semaines plus tôt, il était question de retrouver Ségolène Royal. Si le principe de la "go pro" a visiblement été abandonné, le storytelling -qui consiste à allier l'émotion à la raison pour susciter l'adhésion- est toujours de mise. A ceci près que ses grands principes en ont un peu vite été oubliés.
Objectif : maîtriser la communication gouvernementale, via un épisode séquencé de manière chronologique...
Raconter une journée "type" aux internautes, tel est le parti pris de cet épisode."L'Etat va changer. L'Etat doit changer. L'Etat change" : le message est limpide. La web-série a bien évidemment pour objectif de maîtriser la communication gouvernementale en la présentant sous un jour favorable.
Les rendez-vous de Thierry Mandon s'égrènent au fil de la journée et la narration fait la part belle à la chronologie, indiquée sous forme de "synthés" - ces mentions écrites à l'écran- pour guider le spectateur dans la compréhension de l'histoire qui lui est racontée (cf. le tilt ci-dessous).
... ou presque !
Seul hic, à 1:06 dans la première séquence chronologique, un homme s'avance vers Thierry Mandon pour le saluer au cours de ce qui ressemble à un "générique bis", alors que l'épisode est déjà entamé.
Une minute plus tard, le même homme -vêtu de vert- serre une nouvelle fois la main de Thierry Mandon, dans la séquence de 9h15, à 2:06.
Peu important me direz-vous. Bien évidemment, les plans de coupe ne se doivent pas tous d'être chronologiques, mais la réutilisation de cette image -dans deux séquences présentées comme chronologiquement distinctes- brouille le principe narratif souhaité, mettant ainsi l'accent sur "la fabrique" du document, au détriment du fond. Le spectateur, pleinement conscient du montage, sait qu'on lui raconte une "histoire" qui n'est pas le reflet de la réalité. Dommage.
Anne-Claire Ruel
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