Un homme vient d'être placé en garde à vue par les policiers anglais dans le cadre de l'affaire du quadruple homicide de Chevaline où plusieurs membres d'une famille britannique avaient trouvé la mort, ainsi qu'un cycliste. Il s'agit du frère de l'une des victimes. Zaid al-Hilli, un homme de 54 ans, dont le nom a été évoqué dès le début de l'enquête. En effet, lui et son frère (le père de famille tué lors du drame), étaient en désaccord au sujet d'un héritage. Convoqué à la mi-juin par les enquêteurs français pour être entendu, il a refusé d'y répondre. C'est pour cette raison que la police britannique qui mène également des investigations, a décidé de l'interpeller ce matin et de le placer en garde à vue après avoir mené une perquisition à son domicile. Des gendarmes français assistent à l'audition qui se déroule en ce moment même.
Le 5 septembre dernier, Saad al-Hilli, Britannique d'origine irakienne de 50 ans, sa femme Iqbal, 47 ans, et sa belle-mère Suhaila al-Allaf, 74 ans, de nationalité suédoise, avaient été retrouvés morts, tués de plusieurs balles dans la tête. Sylvain Mollier, un cycliste de la région, probable victime collatérale, gisait à côté de leur véhicule. Les deux petites filles du couple présentes également sur les lieux, n'ont la vie qu'à un miracle, l'une d'elle a été grièvement blessé.
Un drame mystérieux que les gendarmes chargés de l'enquête tentent de résoudre depuis près d'un an. Ils ont lancé des pistes dans plusieurs directions et entendus des dizaines de témoins et de proches de la famille. Un homme les a toujours intrigué: c'est le frère, qui de son côté, depuis le début de l'affaire clame son innocence. Il a déjà été entendu à plusieurs reprises par les policiers britanniques mais les enquêteurs français souhaitaient également l'interroger, notamment depuis le retour de commissions rogatoires de Roumanie où il est apparu qu'il avait passé plusieurs appels téléphoniques depuis son téléphone vers la Roumanie peu avant les meurtres. La piste d'un tueur à gage à sa solde avait alors été évoqué. Saad al-Hilli et son frère Zaid étaient brouillés depuis de nombreux mois à propos de l'héritage de leur père, portant sur plusieurs millions d'euros. L'hypothèse du différent familial reste l'une des pistes privilégiées par les enquêteurs depuis le début de l'affaire, mais pour le moment aucun élément tangible n'est venu étayer cette thèse.