Onze personnes sont en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur les violences durant les célébrations du titre de champion de France du PSG au Trocadéro le 13 mai dernier. Nous avons suivi ces arrestations et ce qui est intéressant, c’est le profil et les motivations de ces jeunes gens qui reconnaissent pour la plupart être les auteurs des faits dont on les accuse. Remarquez , il est difficile de ne pas avouer puisque les enquêteurs, échaudés par de précédents échecs, ont récupéré tous les films de vidéo-surveillance qu’ils ont pu. Les caméras des magasins saccagés, mais aussi celles disposées dans la rue ont été exploitées. Des centaines d’heures d’images qu’ils ont épluchées au millimètre. Résultat : une cinquantaine de visages de casseurs a été formellement identifié et parmi ces visages, ceux des jeunes gens arrêtés en garde à vue. Il y a des mineurs : le plus jeune a 16 ans, le plus âgé en a 31. Tous sont connus des services de police pour de petits délits et habitent en région parisienne. Ces interpellations surviennent une semaine après l’arrestation de huit supporteurs de la frange "ultra" du Paris Saint-Germain soupçonnés d'avoir été à l'origine des violences et des premiers affrontements avec les services de sécurité. Eux, étaient parvenus à passer entre les mailles du filet, ils avaient échappé aux policiers le jour des violences. Et puis ce qui est clair, c'est qu ils n’ont pas du tout des profils de supporteurs.
Pas des supporteurs parmi eux
Dès les premières heures de garde à vue, ils ont tous reconnus qu’ils n’étaient absolument pas venus par amour du foot, ni de la fête d'ailleurs, mais bien pour mettre le bazar. C’est le cas de celui filmé en train de sauter sur le toit d’une Jaguar, tout comme cet autre que l’on voit sur les images passer méthodiquement d’une vitrine de magasin à une autre, les faisant exploser à coup de masse, pour finir dans une supérette qu’ il dévaste avec l'aide de complices. Ils ne sont pas politisés, ne sont pas vraiment des délinquants dans l’âme… Quand les policiers leurs demandent pourquoi tant de haine, ils ne répondent pas grand-chose. En fait, ils disent être venus un peu « comme ça », « pour voir » et quand ça a commencé à chauffer, ils disent avoir voulu eux aussi s’amuser… à leur façon. L’ennui, l’inactivité et la bêtise semblent être finalement les seuls ingrédients de ce déferlement de violence.