Maitre Martin Pradel défend des djihadistes français, et son constat est inquiétant. Certains de ses clients ont été interpellés à peine un pied posé en France, d'autres ont été arrêtés plus tard, soupçonnés de préparer des actions terroristes chez nous. Maitre Martin Pradel est aussi en contact avec des combattants encore sur place en Syrie, de jeunes français qui s'interrogent sur l'opportunité d'un retour au bercail. Alors que l'on reparle de Medhi Nemmouche - le terroriste qui a combattu en Syrie avant de tuer quatre personnes dans un musée juif de Bruxelles - l'avocat évoque ces jeunes soldats perdus qu'il rencontre régulièrement.
Utilisation d'armes chimiques en Syrie: "un déclic" pour ses clients
Selon lui, les modes de recrutement ont changé. Avant, dit-il, la majorité des apprentis djihadistes se radicalisaient au contact de prédicateurs rencontrés dans les mosquées. "Mes clients ne correspondent plus à ce profil. Ils se sont radicalisés seuls en observant les médias /.../ L'annonce de l'utilisation d'armes chimiques par le régime syrien a été un détonateur pour beaucoup d'entre eux. Les personnes que je défends sont souvent partis à la suite de ces évènements !"
Lorsqu' il décrit ces jeunes djihadistes, il explique qu'ils viennent d'univers très divers mais dans la majorité des cas, ils ont comme point commun d'être un peu paumés: "ils se cherchent beaucoup et s'interrogent sur le sens de leur vie. Ils observent sur les réseaux sociaux ce qu'ils jugent comme une injustice et se disent que peut-être, ils pourraient être une solution au problème".
La guerre les a changés
A l'évocation de Mehdi Nemmouche, l'avocat l'affirme, ses jeunes clients "sont détruits par cette guerre /.../ elle les a changé, et souvent en mal". Le défenseur pense enfin que la réponse judiciaire apporté aujourd'hui n'est pas adaptée et craint que l'on ne soit en train de créer "de véritables bombes à retardement!"