Coincés dans votre gare habituelle par la grève des cheminots ? Bloqués par celle des taxis ? Dites-vous que qu'on a par le passé imaginé des solutions, disons, originales, pour vous sortir de la galère du jour en vous proposant d’autres modes de transports. Retour sur quelques inventions certes surréalistes, mais absolument nécessaires. Ou pas.
La dynasphere
Aaaah, les années 30. La crise, bien sûr, mais aussi l’innovation à tous les étages du cerveau humain, y compris ceux où la lumière n’est pas toujours allumée. Preuve en est cette belle roue autonome censée garantir à ses heureux propriétaires des déplacements fluides dans une machine qui tient à la fois du doughnut et de l’équipement pour cochons d’Inde. La vidéo ci-dessous saura vous convaincre de l’intérêt de la chose, ne serait-ce qu’en vertu du doux balancement qui s’impose à un conducteur probablement devenu sourd dans les cent premiers mètres. Bizarrement, ce machin ne passa jamais au stade du développement industriel.
L’avion ferroviaire
Dit comme ça, certes, ça ne semble pas vendeur, et pourtant : le « railplane » en VO a bel et bien été conçu pour réunir les joies de l’avion et du train par un certain George Bennie, génie méconnu, d’où ce nom de "Bennie Railplaine". L’idée ? Simple comme bonjour : le véhicule, manifestement inspiré des dernières recherches des années 30 en termes d’aérodynamique du suppositoire, est coincé entre deux rails, au-dessous et au-dessus de sa structure d’acier. Et tout le bouzin, propulsé par une gigantesque hélice, était censé se situer au-dessus des lignes ferrées classiques et destiné à atteindre des vitesses bien supérieures à celles des lourdes locomotives à vapeur. Ce machin a bel et bien roulé en Ecosse, du côté de Glasgow.
Sur cent mètres.
Dommage : Jules Verne aurait tellement aimé…
Le vélo familial
Mais foin des transports en commun : pourquoi ne pas se tourner vers un produit idéal pour une famille de quatre personnes, disons au hasard la Goofy Bike, présentée ici en 1939 dans Popular Science ?
Non seulement cette splendide machine peut emmener quatre personnes par les routes et les chemins, mais elle est conçue pour laisser la maitresse de maison s’adonner en toute quiétude aux taches réservées à une femme des années 30, une épouse digne de ce nom : la couture. Parfaitement. Grâce à la machine à coudre intégrée au cadre de ce vélo que Gaston Lagaffe lui-même n’aurait pas osé inventer. Bon, il n’est pas recommandé de se pencher dans les virages, ça pourrait faire sauter un ou deux ourlets.
La moto à réaction
La flemmardise étant une qualité universelle, on imagine que certains d’entre vous pourraient redouter de devoir pédaler pour transporter toute leur famille. Qu’à cela ne tienne : voici une moto, voici des fusées, le rapport saute aux yeux. Et si ce n’est pas le cas, voici une jolie photo de 1949 pour vous aider :
Rappelons qu’en 1949, la technologie des moteurs à réaction n’est jamais vieux que de dix ans à peine, et encore. Autrement dit, l’époque est encore aux tests aventureux dont beaucoup se terminent dans un grand boum qui peine à couvrir le dernier NONONONONONONONARGH poussé par le malheureux testeur. D’où le caractère excellent de cette idée qui consiste à coller deux foutues fusées à 20 centimètres du postérieur d’un cycliste avant de lui dire de lancer le bazar en toute confiance. Qu’est-ce qui pourrait mal tourner, après tout ?
Le pire ? Le test a fonctionné, la moto a atteint la vitesse remarquable de 100 km/h et personne n’est mort.
Le pire du pire ? Les Américains qui testèrent cette idée avaient dix ans de retard sur un honorable ingénieur allemand qui avait testé le système sur un… vélo. Saluez Herr Richter :
Et dépêchez-vous, parce que voilà comment ça s’est fini.
La voiture nucléaire
Ma voiture préférée, un modèle à faire pâlir le Doc de Retour vers le Futur et sa légendaire DeLorean n’est (heureusement) jamais sorti des lignes de montage de Ford et en est resté au stade de la concept car : la Ford Nucleon. Nucleon comme nucléaire – et oui, c’était bien l’idée : coller un moteur à uranium sous le capot d’une voiture aux lignes conçues pour la vitesse ET, de toute évidence, pour se transformer en gros champignon atomique. En 1958, les ingénieurs de Ford avaient parié sur le fait qu’un jour, de telles sources d’énergie, suffisamment miniaturisées, seraient à la portée de tout un chacun.
Bizarrement, les plans de cette bagnole de science-fiction dorment toujours dans un bureau des environs de Detroit. Chacun ne peut que s’en réjouir. A part les méchants de James Bond, peut-être.
Le bonus
Comme un bon billet de blog ne serait rien sans sa minute russe, je ne pouvais pas éviter de vous présenter cette belle invention militaire qui remonte à la guerre civile russe de 1917 : le traineau à hélice. Blindé. Ça s’appelle un Aerosani, ça fonctionne à l’essence et on n’a rien inventé de plus beau pour aller se faire joyeusement trouer la peau en chantant Jingle Bells. Enfin en russe.