Les désillusions de la psychanalyse

Les désillusions de la psychanalyse vient de paraître aux éditions Mardaga. Quarante ans après la publication des Illusions de la psychanalyse, le Professeur Jacques Van Rillaer revient sur sa critique du freudisme et en propose une version remaniée, enrichie par des découvertes récentes.

Freud apparaît comme la figure la plus populaire de la psychologie du XXe siècle. Son influence s’est étendue à la psychologie, la psychiatrie, la philosophie, la pédagogie, la littérature, le cinéma, la justice, le langage courant. Ses adeptes affirment qu’il a fait des découvertes incontestables sur l’esprit humain et ses dysfonctionnements. Aujourd’hui, une partie de ses conceptions restent une référence pour le grand public et pour certains universitaires, particulièrement en France. 

Pourtant, dès le début de sa psychanalyse — qui était une analyse psychologique parmi d’autres — des psychiatres, des psychologues et des philosophes ont émis des critiques concernant son manque de rigueur, ses extrapolations hâtives et sa constante suggestion d’idées aux patients. Depuis quelques années, la publication, petit à petit, d’archives qui étaient restées longtemps inaccessibles, des historiens et d’autres spécialistes ont réalisé une mise au jour de mensonges, de légendes et de mystifications qui débouchent sur de nouvelles critiques et une image très différente de Freud et de sa psychanalyse.

L’éclairage édifiant d’un psychanalyste désillusionné 

Jacques Van Rillaer a pratiqué, avec conviction, la psychanalyse durant une dizaine d’années. Nommé professeur de psychologie à l’Université de Louvain et à l’Université Saint-Louis (Bruxelles), il a eu le loisir d’étudier le freudisme et ses diverses innovations, en particulier celles de Lacan. Il a fini par devenir très critique à l’égard de ses anciennes croyances. 

« En fait, Freud a toujours gardé un goût très prononcé pour la théorie et la spéculation. Au fil de sa carrière, il s’est de plus en plus intéressé à des questions théoriques : l’analyse d’œuvres d’art, l’origine des tabous, de la morale et de la religion, “le malaise dans la culture”, etc. (...) Ses observations servaient surtout à confirmer les théories qu’il avait construites à partir de lectures et d’idées en circulation à son époque. » 

Après avoir situé le freudisme par rapport aux différents courants de la psychologie, Jacques Van Rillaer évoque dans son livre les divers usages des expressions « analyse psychologique » et « psychanalyse ». Il rappelle les règles de la démarche scientifique et les polémiques sur la scientificité de la psychanalyse. Il présente son parcours d’analyste freudien et les désillusions qui l’ont conduit à remettre en question ses anciennes convictions. Il passe en revue les arguments d’une douzaine de désillusionnés célèbres, notamment Popper, Wittgenstein, Piaget, Beck, Szasz. 

Ensuite, il expose, de façon méthodique et critique, l’essentiel de la psychanalyse freudienne : la méthode d’investigation de l’inconscient (les associations d’idées, les différentes techniques d’interprétation, le rôle du psychanalyste et de ses suggestions dans le traitement, etc.), les théories (le refoulement, l’inconscient, le transfert, les complexes d’Œdipe et de castration, les interprétations de rêves, les pulsions, les lapsus, etc.), ainsi que la technique de la thérapie. Il présente les cas des patients les plus célèbres (Anna O., Dora, le Petit Hans, l’Homme aux rats, l’Homme aux loups) et montre qu’ils illustrent parfaitement les limites de la psychanalyse. Il termine par un aperçu du mouvement psychanalytique en France et aux Pays-Bas, deux pays où ce mouvement a évolué dans des directions radicalement opposées. 

Van Rillaer, J. (2021). Les désillusions de la psychanalyse. Mardaga

Jacques Van Rillaer est l’auteur et le coauteur d’une dizaine de livres dont Psychologie de la vie quotidienne (Odile Jacob), Le Livre noir de la psychanalyse (Les Arènes), L’accompagnement psychologique des enfants malades (Odile Jacob), Freud et Lacan, des charlatans ? (Mardaga), La gestion de soi (Mardaga).