La vache rousse plus dangereuse que le nucléaire iranien?

L'institut du temple vient d'annoncer qu'il est était en train de préparer l'élevage de génisses rousses.. La cendre d'un tel animal est indispensable à la purification de l'endroit où doit s'élever le troisième temple juif.. Sur le mont du Temple, à la place des saintes mosquées. Le mouvement messianique est donc passé à la dernière étape de son projet. Déjà tous les ustensiles nécessaires au culte dans le temple ont été reconstitués.

L'annonce de l'Institut du temple : https://www.indiegogo.com/projects/raise-a-red-heifer-in-israel#/story

Voir mon film "Au nom du temple " sur Youtube

Et l'extrait de mon livre: Au nom du temple. Pages 232-234

Problème : pour purifier tout ce qui touche au mont du Temple, il faudrait un ingrédient aujourd’hui introuvable – la cendre d’une génisse rousse mélangée à de l’eau lustrale.
La Torah précise : « Ceci est un statut de la loi qu’a prescrit l’Éternel, à savoir : Avertis les enfants d’Israël de te choisir une vache rousse, intacte, sans aucun défaut, et qui n’ait pas
encore porté le joug.
» L’animal sera sacrifié selon un rituel précis, puis incinéré avec du bois de cèdre, de l’hysope et de l’écarlate. Ses cendres seront ensuite placées dans
un récipient contenant de l’eau lustrale recueillie par un enfant élevé dès son jeune âge pour y procéder suivant un rituel bien précis. Seuls ces ingrédients permettront de purifier les prêtres lorsqu’ils ont touché ou se sont approchés d’un mort. Les rabbins, analysant au cours des siècles ce commandement, en avaient conclu qu’il était d’origine divine puisqu’il ne correspondait à aucune logique. Selon la tradition, de Moïse à la destruction du Second Temple, neuf vaches rousses seulement ont ainsi été sacrifiées. Les fondamentalistes messianiques attendent la dixième, convaincus qu’elle sera la dernière. […]

Mélody
Une certaine naissance dans l’étable de l’école agricole religieuse de Kfar Hassidim donnera
l’impression que tel est le cas. Une génisse rousse y est née, en effet, en août 1996. Alerté par son fils, le rabbin Shmarya Shor avertit aussitôt Israël Ariel, le directeur de l’Institut du Temple, à Jérusalem. Gershom Gorenberg raconte l’histoire dans un ouvrage intitulé The End of Days. Le Who’s Who du mouvement messianique arrive sur place pour examiner l’animal, qui a été baptisé du doux nom de Melody. Yehouda Etzion est là. Tous vérifient. Les poils sont bien rougeâtres, droits comme l’exige la Torah. Reste à savoir si elle va tenir ainsi pendant trois ans, selon la prescription divine. En attendant, la presse locale et étrangère s’est emparée de l’affaire, en général avec humour, mais, pour certains médias, non sans une certaine inquiétude. Sans la cendre de la vache rousse, le culte du Temple est en effet impossible car cet ingrédient est indispensable à la purification. Les ultra- orthodoxes, qui considèrent eux aussi que la reconstruction du Temple sera impossible avant la venue du Messie, viennent rencontrer Melody. Elie Souissa, ministre de l’Intérieur et membre du parti orthodoxe Shass, mais qui n’est pas pour autant favorable à la prière juive sur l’esplanade des Mosquées, déclare : « Si grâce à la cendre de cette vache le peuple d’Israël peut être purifié, alors je changerai d’avis. »

Aussi dangereuse que le nucléaire iranien
Dans le Jerusalem Post, David Landau, lui- même Juif observant, écrit : « Cette vache est une bombe à quatre pattes. C’est l’équivalent d’une arme non conventionnelle aux mains des Ayatollahs iraniens. » En d’autres termes, Melody, en constituant une étape vers la reprise du culte sur le mont du Temple, pourrait renforcer les fondamentalistes messianiques au point de déclencher un affrontement catastrophique avec le monde musulman. Israël Eichler, un journaliste ultra- orthodoxe, finira par répondre à Landau dans un éditorial intitulé « La vache folle ». Extraits : « […] Le monde musulman pourrait comprendre que les Juifs élèvent une vache rousse afin de se purifier et pénétrer sur le mont du Temple afin d’y faire sauter les mosquées. Cette accusation ne serait pas moins dangereuse que celle de crime rituel au cours duquel un enfant chrétien aurait été égorgé pour que son sang soit utilisé dans la fabrication du pain azyme. […] Il est populaire, aujourd’hui, d’associer les religions et les sectes à la notion d’effusion de sang. Mais l’histoire nous enseigne que de nombreux responsables d’effusions de sang n’étaient pas plus religieux. Bien des dirigeants séculiers ont invoqué la religion pour faire la guerre, mais ce n’est pas la religion qui les a motivés. Les sionistes, eux aussi, se sont appuyés sur la croyance religieuse en Sion pour fonder un État laïc. Jusqu’à la venue du Messie, les musulmans ne doivent pas s’inquiéter. Depuis que le rabbin Yohanan Ben Zakaï a quitté la vieille ville [de Jérusalem] pour demander la paix aux Romains, et jusqu’à la révolution sioniste, la direction religieuse du peuple juif s’est opposée à toutes les aventures sanguinaires. […] » Et Eichler, qui n’accepte pas la théorie selon laquelle la rédemption est proche, de citer Maïmonide. C’est le Messie qui apportera avec lui la dixième et dernière vache rousse. Melody a fini par décevoir. Après quelques mois, plusieurs poils blancs lui ont poussé. Elle en a été aussitôt disqualifiée.
Entre- temps, la nouvelle de l’arrivée de la génisse rousse était parvenue aux États- Unis où elle avait suscité une grande agitation au sein de la communauté évangélique. La fin des temps approchait- elle ? Jésus était- il sur le point de revenir sur terre ? Dans le Nebraska, le pasteur Clyde Lott, qui était aussi un éleveur de bovins, tentait, depuis le début des années 1990 et en coordination avec l’Institut du Temple à Jérusalem, de produire la vache rousse parfaite. Sans succès jusqu’à maintenant… d’après ce que l’on sait.

L'enfant
Mais on se souvient que, pour peu qu’une vache rousse soit un jour validée, il faudra de l’eau lustrale pour finaliser
l’opération, après le sacrifice rituel et l’incinération de l’animal. Et cette eau devra provenir de la source de Siloé, qui se trouve au sud des murailles de la vieille ville de Jérusalem, à l’intérieur du quartier arabe Silwan. C’est là qu’oeuvre l’organisation Elad : elle y achète des maisons pour y installer des colons et développer le parc archéologique en dépit de l’opposition des habitants palestiniens. Elle bénéficie, pour ce faire, du soutien financier d’Irving Moskowitz et de l’aide active des autorités. Mais ce n’est pas tout ! Seul un garçon élevé dans la pureté pourra puiser ce liquide. Selon l’Institut du Temple, il aurait été question de bâtir un complexe où les femmes enceintes accoucheraient et resteraient complètement isolées avec leur progéniture, jusqu’au moment où l’un de leurs fils âgé de huit ans serait choisi par les rabbins. L’enfant, sortant au jour pour la première fois, serait alors placé sur un chariot traîné par des boeufs pour aller, muni d’un vase en pierre, chercher l’eau qui serait mélangée avec la cendre de la vache. Selon Smuel Berkovits, ce complexe d’isolement aurait dû être édifié dans la colonie de Mitzpeh Jericho, à l’est de Jérusalem, et une famille descendante de Cohen [prêtres] avait accepté le principe de consacrer l’un de ses fils à la cérémonie de l’eau lustrale. Le groupe de rabbins qui supervisait cette recherche était dirigé par David Elbaum, mentor du mouvement pour la construction du Temple.