Après des vacances et un séjour en France, je reprends le chemin de mon blog.. Durant ce temps j’ai posté quelques tweets et un commentaire sur mon Facebook au sujet de l’arrestation des jeunes terroristes palestiniens auteurs de la tuerie d’Itamar. L’assassinat des cinq membres de la famille Fogel.
Mais, l’événement principal qui occupe le devant de l’actualité à Jérusalem, Ramallah et Gaza, c’est l’accord Fatah – Hamas du Caire. Voici l’histoire selon des sources palestiniennes :
Le 14 novembre 2009, au Caire, les représentants du Président palestinien, Mahmoud Abbas ont approuvé le projet d’accord cadre entre le Fatah et Hamas présenté par les médiateurs égyptiens. L’organisation islamiste a refusé d’en faire de même. Depuis, les choses en étaient restées là. C’est donc avec surprise que, le 27 avril dernier, à Ramallah les dirigeants palestiniens ont appris que le Hamas avait changé d’avis et décidé d’accpter le document égyptien. En voici les principaux éléments, selon l’AFP :
« - Formation d'un gouvernement intérimaire de personnalités indépendantes, agréées par les deux parties, jusqu'à des élections présidentielle, législatives et au Conseil national palestinien (CNP, Parlement de l'OLP) simultanées dans un délai d'un an.
Cet exécutif provisoire aura pour mission de préparer les élections, veiller au respect de l'accord et suivre les efforts pour la fin du siège de Gaza et la reconstruction dans ce territoire.
Il sera également chargé de résoudre les questions liées aux organisations de bienfaisance, ainsi que les difficultés administratives posées par la division, et d'unifier les institutions palestiniennes en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est.
- La signature de l'entente réalisée lors de discussions à Damas à l'automne 2010, portant notamment sur la création d'une commission électorale centrale composée de membres désignés par les deux parties.
- Une commission judiciaire formée de 12 juges pour trancher les litiges liés aux élections.
- La création d'une commission pour restructurer l'OLP, présidée par M. Abbas.
- La création d'un Haut conseil de sécurité pour statuer sur les questions des forces de sécurité des différents mouvements qui, selon le document égyptien, doivent être intégrées dans une force de sécurité "professionnelle".
Jusqu'aux élections, les questions de sécurité dans la bande de Gaza et en Cisjordanie doivent rester respectivement du ressort du Hamas et de l'Autorité palestinienne.
- La libération des détenus du Hamas en Cisjordanie et du Fatah à Gaza. »
L’étape suivante sera donc, mercredi prochain au Caire, la signature de l’accord par Mahmoud Abbas et Khaled Mashaal. Les négociations débuteront ensuite. Les deux organisations devront choisir les membres de l’exécutif provisoire, déterminer son fonctionnement et surtout sa plateforme. Déjà, l’Union Européenne – certains dirigeants du Fatah - exigent que se nouveau gouvernement entérine les accords internationaux conclus par l’OLP… C.à.d. notamment les accords avec Israël. Le Hamas refuse, jusqu’à présent au moins. Ce n’est pas tout.. Qui sera le nouveau Premier ministre. Le Hamas, mais aussi des personnalités de l’entourage de Mahmoud Abbas ne veulent pas maintenir Salam Fayyad à ce poste. Problème : jusqu’à présent la communauté internationale n’accepte de transférer des fonds que s’il en est le gérant. Le Fatah et le Hamas devront peut être choisir un gouvernement sans Fayyad mais sans argent.. Ou un gouvernement avec ce Premier ministre qu’ils détestent..
On le voit, la formation de ce nouveau cabinet palestinien n’est pas pour demain et un dirigeant du Fatah m’a déclaré qu’il faudra peut être attendre le mois de septembre.. Le vote de l’Assemblée générale de l’ONU sur la création d’un état palestinien indépendant..
Benjamin Netanyahu, Ehud Barak et Avigdor Lieberman sont donc allés vite en besogne. Dés l’annonce de l’accord Fatah/Hamas ils sont montés aux créneaux et juré qu’ils n’auront aucun contact avec le nouveau gouvernement palestinien et menacé de mesures de rétorsion. Tous citent la charte anti juive du Hamas (cf mon livre, Le grand aveuglement).
Mahmoud Abbas leur répond : « Nous savons tout cela, nous ne changerons pas le Hamas, de toute manière le gouvernement palestinien n’a jamais conduit de négociations avec Israël. Elles ont toujours été menées par l’OLP. Le problème est que Monsieur Netanyahu refuse de geler la construction dans les colonies et que dans ces conditions il ne peut y avoir de négociations.. Et puis, tout récemment encore il demandait : « Avec qui dois-je signer ? Avec Gaza ou avec Ramallah ? » Il le sait à présent : « Avec moi ! » A noter que le Hamas a annoncé qu’il ne s’opposait pas à de tels négociations.