Et si Bibi jouait l'humiliation d'Obama?

  Bon, il est à peu près certain que le moratoire sur le gel de la colonisation ne sera pas prorogé, en tout cas pas dans sa forme actuelle. En coulisses, un compromis est négocié : la construction pourrait reprendre en grand à l’intérieur des secteurs de Cisjordanie où Israël voudrait conserver des « blocs d’implantations ». A priori  Mahmoud Abbas, le président palestinien devrait refuser et se retirer des négociations directes. Barack Obama et Hilary Clinton subiront une nouvelle humiliation diplomatique  à quelques semaines des « mid-term » élections.

    Il ne faut pas oublier que la plupart des conseillers de Benjamin Netanyahu proviennent de l’Institut Shalem, à Jérusalem tenu par des néo- conservateurs israélo-américains. Dans mes ouvrages « Le rêve brisé » et « Le grand aveuglement » j’ai décrit les liens privilégiés que Bibi a noué au début des années 90avec la droite anti démocrate aux Etats-Unis. Les durs du parti républicain, les évangélistes…

    Bibi n’a rien à perdre en rejetant humiliant l’appel lancé par Obama, depuis la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies pour qu’il maintienne le gel de la colonisation. L’administration américaine ne décidera aucune sanction contre le gouvernement de droite en Israël. Il maintient intacte sa coalition gouvernementale. Les colons vont reprendre la construction d’une manière ou d’une autre et, après  la défaite des démocrates aux élections de novembre, il pourra toujours décider un nouveau gel.. Les colons seront occupés par les chantiers démarrés en octobre. Au Congrès Obama sera affaiblit. Et à nouveau les Palestiniens auront perdu. Mahmoud Abbas sera celui qui aura arrêté les négociations. Le conflit israélo-palestinien est avant tout une affaire interne américaine. Netanyahu l’a parfaitement compris. Il gagne sur tous les tableaux.

Publié par cenderlin / Catégories : Analyses