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J’ai terminé l’écriture de mon nouveau livre. C’est la suite des précédents.. Sortie en octobre ou en novembre. Je reprends le chemin de mon blog avec un papier sur deux soirées récentes. Une à Grasse (France), l’autre à Jérusalem.
A Grasse j’étais l’invité du Festival Transméditerrannée où j’ai présenté mon dernier ouvrage : « Le grand aveuglement ». A la suite de ma conférence, mon hôte, Paul Euzière a publié un commentaire sur son blog auquel je dois répondre. Visiblement, il n’a pas apprécié que je me définisse comme « sioniste jusqu’à la ligne verte ». C'est-à-dire sur les frontières de 1967, reconnues par le droit international et la Ligue arabe cette dernière étant prête à reconnaitre Israël sans les territoires occupés lors de la guerre de Six jours. Paul écrit : « Le sionisme est une des idéologies nationalistes bâtie sur la notion de race juive donc d’exclusion et de conquête au nom de « droits historiques » dont on connait les fondements mouvants ». Bon, cela veut dire que les mouvements de libération nationale seraient à rejeter. Les Arméniens, les Kurdes, les Bosniaques et tous les autres... n’auraient pas droit à un état. Le Sionisme, à l’origine, était le mouvement de libération du peuple juif à une époque où d’autres décidaient de la notion de race juive… Le tsar en Russie et les pogromes qu’il a autorisés. La « notion de race juive » a valu l’ostracisme ou la mort à des millions d’européens nés de mère ou de père juif. C’est pour cette raison que la communauté internationale a approuvé en 1947 et 1948 la création de l’état d’Israël. Que le terme de sionisme soit devenu pour certains synonyme d’occupation et d’annexion est dû à la politique israélienne qui, en fait n’a plus rien à voir avec la notion de libération nationale.
Sur le Hamas, Paul Euzières exprime également son désaccord. Il considère que je me trompe en affirmant qu’il ne peut évoluer. « C’est, écrit-il une approche fixiste qui fait peu de cas de toute l’histoire des mouvements politico religieux de l’Islam comme du Christianisme. » Tout d’abord je dois dire que j’applaudirai des deux mains lorsque les Frères Musulmans, la Confrérie à laquelle appartient le Hamas, feront ne serait-ce qu’un tout petit pas en direction d’Israël. Jusqu’à présent, et depuis sa création en Egypte au début du siècle dernier, la Confrérie n’a pas changé sa théologie d’un iota envers les Juifs et leur état. Le Hamas est avant tout un mouvement intégriste qui utilise la politique pour réaliser ses objectifs religieux. Ce n’est pas tout, présenter le Hamas comme une organisation de lutte contre l’occupation est tout aussi inexact. Il lutte contre Israël et son existence. A preuve, les attentats suicide destinés à empêcher tout accord entre Israël et l’Autorité palestinienne dirigée par le Fatah. Voir mes ouvrages.
L’autre soirée s’est déroulée à Jérusalem. Une députée socialiste française rencontrait plusieurs anciens responsables travaillistes. A ma grande surprise, ces derniers n’ont pas évoqué une seule fois l’éventualité d’un accord avec Mahmoud Abbas et le Fatah. Il faudrait, ont-ils dit, négocier avec le Hamas… Bon, le jour où l’organisation islamiste acceptera des pourparlers avec Israël il faudra déboucher le champagne. Pour l’heure, il n’y a aucun signe indiquant une évolution dans sa théologie. Aucun de ses dirigeants n’a qualifié sa charte de « caduque ». Ces amis travaillistes le comparent à l’OLP dont l’idéologie a évolué au fil des décennies. Dans les années 70 déjà des Israéliens rencontraient discrètement des personnalités proches d’Arafat, certains de ces Palestiniens y ont même perdu leur vie. Rien de tout cela au Hamas qui refuse tout contact même secret avec des israéliens. Les différences de ton de certains dirigeants islamistes sont décrites…au microscope dans les ouvrages d’Aude Signoles et de Khaled Hroub… Mais, au-delà de quelques nuances tactiques, c’est le néant. Et puis, sur le terrain, il faut bien constater qu’à Gaza le Hamas a mis en place un régime totalitaire. Les opposants du Fatah n’ont pas le droit de s’exprimer. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été exécutés sans autre forme de procès lors du putsch commis par le Hamas en juin 2007. Des centaines croupissent dans les geôles gazaoui. La presse palestinienne de Cisjordanie est interdite… Dans « Le grand aveuglement », je décris comment Ariel Sharon a décidé le retrait de Gaza, sachant comment les choses allaient tourner. Un de ces travaillistes israéliens – par ailleurs anti Netanyahu- suggére qu’Israël effectue d’autres retraits unilatéraux de Cisjordanie comme le voulait Ariel Sharon. Cela, bien entendu ne mènera pas à la paix. Seul un retrait sur la signe de 1967, avec un échange de territoire permettra de conclure un accord avec Mahmoud Abbas et le Fatah.. Sinon, les uns et les autres pourront toujours rêver à des négociations avec les Frères Musulmans.